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Campagne pour la présidence de l'UMP : ça s'agite !

C’est dans les derniers jours d’une campagne que, souvent, il y a des moments de vérités. La campagne pour la présidence de l’UMP n’y échappe pas: ce n’est pas loin de dégénérer.
Article rédigé par Olivier Bost
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

Cette campagne aura duré 150 jours. Et nous y voilà enfin dans les tous derniers jours. Depuis samedi, nous sommes dans le dur, dans les vraies fractures, dans les haines trop longtemps enfouies. Nous y voilà, nous sommes dans les vrais ressentiments et les non-dits de la défaite de 2012. La guéguerre Copé / Fillon n’était que l’apéritif. Nous attaquons enfin le vrai repas de famille et ses règlements de compte.

Ce qui s’est passé samedi, ces sifflets pour Alain Juppé à Bordeaux seront peut-être le seul moment que l’on retiendra de ces 150 jours. C’est surtout le moment qui risque d’avoir beaucoup de conséquence après l’élection samedi du nouveau Président de l’UMP.

Mais que s’est-il passé exactement ? Comment faut-il analyser ces sifflets ?

Ils sont le résultat de plusieurs choses. D’une part, ils révèlent la nervosité du camp de Nicolas Sarkozy. Le retour de l’ancien Président, nous l’avons déjà évoqué, est bien plus compliqué que prévu. Ce devait être un retour triomphal qui terrasse la concurrence et qui met tout le monde d’accord. Ça ne l’est pas. Ce devait être un nouveau Nicolas Sarkozy après deux ans de quasi-silence. Ça ne l’est pas. Ce devait être une campagne simple pour trouver un successeur à Jean-François Copé et finalement l’ancien Président a mis beaucoup de temps à trouver le ton de sa campagne.

Bref, c’est bien plus compliqué que prévu et ça amène à l’incident de samedi. Ce que révèlent ces sifflets, c’est aussi une très grosse ambiguïté. C’est le match dans le match : Nicolas Sarkozy  est candidat pour reprendre l’UMP, pour tuer l’UMP et pour être candidat à l’élection présidentielle de 2017. C’est le retour de la guerre des chefs.

C’est l’analyse qu’en a fait le candidat Bruno Le Maire ce matin sur France Inter tout en alimentant cette guéguerre. Sauf que Nicolas Sarkozy et Alain Juppé n’ont pas la même approche. C’est l’autre cause des sifflets de samedi. Pour faire simple, Nicolas Sarkozy voudrait absorber le centre quand Alain Juppé parle d’alliance. C’est ce que le maire de Bordeaux a expliqué cet après-midi dans sa ville. Alain Juppé minimise l’évènement de samedi

"Les campagnes électorales finissent toujours dans l'effervescence et l'énervement

a-t-il écrit sur son blog.

"Il n'y a pas de quoi en faire tout un plat. Pour ma part, j'ai vu pire. Restons sereins "

écrit-il encore. Mais Alain Juppé ne désarme pas et demande aussi au prochain président de l’UMP. C'est-à-dire à Nicolas Sarkozy d’être clair sur l’organisation de la primaire. C’est dans cette petite brèche qu’Hervé Mariton, l’autre candidat à la présidence de l’UMP s’est engouffré ce matin sur France Bleu 107.1.

Ce week-end ce n’est pas seulement le match d’après qui s’est ouvert, celui de la présidentielle. C’est aussi un petit doute qui s’est peut-être installé avec lequel Nicolas Sarkozy va devoir composer. Et s’il n’était plus le meilleur pour rassembler sa famille politique? pour s’imposer. Et s’il n’était pas assez bien élu samedi pour mettre fin à la guerre des chefs ? On n’a pas fini de comprendre les effets secondaires des sifflets de ce week-end…

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