Cet article date de plus de deux ans.

Le gui fait le bonheur des amoureux mais aussi le malheur des arbres…

Il est censé porter bonheur. Mais quand il s'installe sur un arbre, le gui peut provoquer, hélas, sa disparition... 

Article rédigé par franceinfo - Isabelle Morand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le geste symbolique de s'embrasser sous le gui, le 31 décembre à minuit, en guise de porte-bonheur, mais une plante parasite des arbres.  (DOMINIQUE ANDRE / PHOTOBIM / MAXPPP)

Vendredi prochain, nombre d’entre vous auront sans doute accroché une boule de gui (Viscum album) dans la maison. La tradition veut qu’on s’embrasse dessous aux 12 coups de minuit, surtout si on est amoureux, pour s’assurer d’une bonne année.

Si vous êtes entre copains, serrez-vous la main, touchez-vous le coude... Comme c’est du folklore, le ciel ne vous tombera pas sur la tête, rassurez-vous !

Erreur de traduction ! 

Quant à l’expression "Au gui l’an neuf", il s’agit d’une erreur de traduction d’une expression celtique. Les Celtes avaient l’habitude de dire "O ghel an heu", ce qui signifie "Que le blé germe", expression devenue "Au gui l’an neuf".

Le gui peut faire mourir un arbre, avec les années les boules de gui dans un arbre peuvent atteindre un mètre de diamètre.  (DPA  / PICTURE ALLIANCE VIA GETTY)

Un Dracula vert

Au XVIIIe, ce sont les Anglais qui importé en France la tradition de s’embrasser sous le gui. Cela fait toujours quelques boules de gui en moins dans les arbres, car cette plante est un parasite redoutable, explique le pépiniériste Eric Lenoir :

"Le gui est un parasite, contrairement au lierre. Le lierre pousse sur l'arbre, avec l'arbre, en compagnie de l'arbre, grossit en même temps que l'arbre. Le gui, lui, grossit par l'intermédiaire de l'arbre, puise ses ressources à l'intérieur de l'arbre. Si vous coupez une branche où pousse du gui, vous allez voir que sa végétation, est interne à l'arbre et non pas à sa surface."

"Pour croître, le gui pompe la sève de l'arbre. C'est un parasite efficace et redoutable."

Éric Lenoir, pépiniériste

à franceinfo

Le gui ne porte donc pas bonheur aux arbres. Quand vous circulez, vous avez forcément vu des arbres couverts de boules de gui. Les peupliers, les acacias, les tilleuls, les pommiers sont souvent victimes de ce parasite qui s’installe sur eux principalement via l’intermédiaire des grives. 

Certains arbres peuvent être totalement colonisés par le gui.  (ISABELLE MORAND / ERIC LENOIR / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Les grives, des semeuses de gui 

"La grive mange les fruits du gui. Les fruits sont très visqueux et contiennent une graine. Quand la grive a digéré la baie, il reste encore beaucoup de viscosité autour de la graine. Elle rejette cette graine quand elle fait ses besoins. Les graines se déposent sur les arbres et s'y fixent, ce qui permet à cette plante parasite de se développer."

Attention, plante toxique ! 

Le gui entre dans la composition de la potion magique du druide Panoramix dans les aventures d’Astérix. Il doit être cueilli avec une serpe d’or (pas très facile...).

Dans la vraie vie, tenez le gui et ses petites baies blanches loin des enfants. Les feuilles et les fruits de ce parasite sont toxiques.   

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.