Jardin. Connaissez-vous l'arbre à encens ?
L'encens est produit par le tronc d'un arbre, Boswellia sacra, qui pousse principalement dans la péninsule arabique.
Les arbres à encens poussent au Yémen dans le sultanat d’Oman, en Somalie et en Éthiopie. Boswellia sacra, c’est son nom latin, a fait la richesse de ces pays de la péninsule arabique et d’Afrique.
Un petit arbre insignifiant
Cet arbre qu’on appelle شجرة اللبان (shajarat al-loubaan) en arabe, ne paye vraiment pas de mine ! Il n’est pas très grand, ses branches sont tordues dans tous les sens et les feuilles n’ont rien de remarquable. De ce arbre presque insignifiant est extraite une résine parée de toutes les vertus depuis l’Antiquité. Elle était très utilisée, par exemple, du temps des pharaons dans les rituels funéraires mais également en médecine traditionnelle.
L’encens est récolté quelques semaines dans l’année seulement, comme l'explique Hilal Al Ghadani, guide au pays de l’encens : "L'encens est récolté à une période particulière de l'année, entre septembre et novembre, pendant l'automne. La récolte s'étale uniquement durant ces trois mois, on ne touche pas aux arbres le reste de l'année. Le tronc de l'arbre est incisé au couteau. C'est une opération assez délicate. La sève sort immédiatement, mais il faut attendre 21 jours pour une bonne coagulation et la récolte."
Des caravanes aux laboratoires de recherche
Tous les encens ne se valent pas. À Oman, il en existe de quatre sortes. Le plus recherché, et donc le plus cher, se nomme "al-hojari". Il est récolté sur des arbres qui poussent entre 1000 et 1500 m d’altitude.
Les caravanes de dromadaires ou les bateaux qui acheminaient leurs cargaisons jusqu’à Rome ou l’Inde ont été remplacées par l’avion. Direction : les lieux de culte et les laboratoires de recherches : "L'arbre à encens est très précieux, non seulement par sa rareté, mais également pour ses qualités, qui font aujourd'hui l'objet de très nombreuses recherches dans les domaines de la cosmétique et des médicaments.
Depuis les pharaons, on a utilisé l'encens pour purifier l'air mais également pour soulager l'anxiété, se débarrasser des sensations d'oppression. Il est étudié aujourd'hui dans le cadre de recherches de traitements pour traiter la dépression. Mais attention, on ne peut pas utiliser n'importe quel type d'encens en thérapie. Les recherches portent sur "al-hojari", l'encens le plus pur."
Un Boswellia à la maison ?
Si vous souhaitez cultiver un arbre à encens, il faudra vous procurer des graines ce qui n'est pas le plus compliqué.
Laissez-les tremper 12 heures dans de l’eau chaude avant de les placer dans une mini-serre chauffante maintenue à une température entre 35 et 40°C. Quand le plant s’est développé, repiquez-le dans un pot, laissez-le en permanence dans la maison. Aucune garantie de résultat, mais ça vaut le coup d’essayer.
Merci à Hilal Al Ghadani, créateur de Desert Flower Tours dans le sultanat d'Oman et à Soumaya Pommier qui a assuré la traduction de l'interview.
Bonnes feuilles
Si vous aimez les arbres, leur beauté, leurs stratégies pour vivre dans des milieux parfois étranges ou hostiles, cet ouvrage devrait vous plaire. Photos très démonstratives et textes courts sont accessibles à tous, et pas seulement aux fous de jardin. Un chapitre, "État stationnaire" montre comment les arbres peuvent, comme nous, survivre à un accident en développant une formidable capacité de résilience. Le sophora de Montry (Seine-Maritime), le saule couché du Château de Ballancourt (Essonne), le robinier de Saint-Hilaire-la Palud (Deux-Sèvres) font partie de ces arbres incroyables qui ont su revivre à partir de leurs cellules souches.
L'arbre dans tous ses états, de Georges Feterman, éd. Delachaux et Niestlé, 240 pages, 29,90 euros.
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