Jardin. À Montpellier, on plante des fruitiers sur les espaces publics
Le réseau des semeurs de jardins implante des bosquets fruitiers pour ramener de l'ombre et créer du lien social.
Les arbres et arbustes fruitiers ont toute leur place dans les espaces publics. L’an dernier, le Réseau des semeurs de jardins Languedoc-Roussillon a planté des espèces fruitières dans six quartiers de Montpellier (Ovalie, les Grisettes, bassin Jacques Cœur, Malbosc...).
Lauréat de l’appel au projet baptisé "Ma solution pour le climat", le réseau a réussi à planter 400 arbres et arbustes l'an dernier, malgré la situation sanitaire. L’initiative a enthousiasmé les associations de quartiers qui ont monté de toutes petites équipes chargées de planter les fruitiers.
Ramener de l'ombre et de la convivialité
Ces plantations de fruitiers répondent à plusieurs objectifs. Alain Del Vecchio co-président du Réseau des semeurs de jardins : "Il s'agit d'abord de lutter contre le réchauffement climatique. Les arbres adultes aspirent les gaz à effet de serre, et les transforment en carbone.
Ils créent aussi des zones d'ombre, ce qui est très important dans des espaces jusqu'à présent minéraux où le thermomètre peut grimper jusqu'à 40°C. Les arbres sont plantés suivant un dessin, un design, qui créent un bosquet et des allées."
Créer de l'ombrage incite les habitants à venir grappiller les fruits, donc à se promener, et donc à se rencontrer.
Alain Del Vecchio, Réseau les semeurs de jardins
Arrosage : le bon tuyau
Du côté de l’arrosage, le Réseau a adopté une technique développée en Ardèche par l'association Terre et Humanisme. Un tuyau est installé à la plantation. Il descend jusqu’aux racines de l'arbre.
La première année, les fruitiers reçoivent quatre bons arrosages. Puis l’arrosage est dégressif jusqu’au moment où les arbres deviennent complètement autonomes (au bout de 3 ou 4 ans).
Fruitiers oubliés et petits fruits rouges
Du côté des espèces plantées, l’accent est mis sur des fruitiers un peu oubliés (ou passés de mode). Tous sont mellifères et attirent des cohortes d'insectes pollinisateurs.
"Nous avons mis de côté les classiques abricotiers, pommiers, cerisiers, poiriers... pour adopter des fruitiers plus intéressants pour la biodiversité : caroubiers, jujubiers, cornouillers, azéroliers, néfliers du Japon. Ils donnent des fruits et fixent l'azote dans le sol ce qui permet d'enrichir naturellement le terrain.
En fait, c'est comme si on plantait une petite forêt sur l'espace public urbain ! Nous avons aussi installé des cassissiers, des framboisiers, des fleurs (notamment des lavandes) et des plantes aromatiques comme le thym et le romarin."
La campagne de plantation se poursuit cette année. D’ici trois ans, il faudra tailler les arbustes pour les former et les faire fructifier. L’occasion d’organiser des ateliers participatifs et d’éduquer à l’environnement.
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