Visite du pape François à Marseille : "Une messe télévisée en direct, c’est un défi", assure le producteur du Jour du Seigneur

Le frère Thierry Hubert, prêtre chez les Dominicains est, depuis cinq ans, le producteur du Comité français de Radio-Télévision qui réalise notamment Le Jour du Seigneur. Cette émission fête ses 75 ans en 2023 et s’apprête à ouvrir sa plateforme VOD.

>> Visite du pape François à Marseille : suivez les dernières informations dans notre direct

Il produit aussi avec France 2, toute la couverture du service public sur la venue du pape, vendredi 22 septembre et samedi 23, à Marseille, avec notamment cette messe que va célébrer François au stade Vélodrome.

franceinfo : Quel est votre rôle de producteur à Marseille ? 

Frère Thierry Hubert : Nous aurons notamment, dimanche, la messe de clôture de ces grandes journées de rencontres méditerranéennes dans la Cathédrale de La Major avec 70 évêques et les fidèles de Marseille qui voudront célébrer ce moment unique. Tout d’un coup, Marseille sera devenue la capitale de l'hospitalité, la capitale du questionnement sur cette question cruciale qu’est la migration. On est très heureux de pouvoir produire cette messe-là et de donner ce message d'amitié social et d'ouverture que le pape François promeut depuis le début de son pontificat.

Qu'est-ce qu'il y à faire pour produire une messe dite "classique" du dimanche ? N'est-ce pas toujours un peu la même chose ? 

C'est un peu la même chose, mais en même temps, ce qu'il y a de fascinant, c'est que la messe à la télévision est un événement en direct, ce qui n'est plus le cas pour beaucoup d'émissions de télévision, dans un lieu exceptionnel.

"Une messe en direct pour un réalisateur est un défi acoustique, un défi lumière, un défi de placement des caméras, extraordinaire. C'est aussi un direct de proximité parce que 98% des gens qui vont faire cette émission, le feront pour une seule et unique fois dans leur vie."

Frère Thierry Hubert

à franceinfo

La messe du "Jour du Seigneur" attire en moyenne 600 000 téléspectateurs. Ça peut atteindre le million lors des grandes fêtes religieuses, comme Pâques par exemple. C'était même bien au-dessus du million pendant le confinement. Pour l'office de ce week-end, pensez-vous que cela va attirer beaucoup de monde ? 

Comme pour la messe de clôture des JMJ à Lisbonne cet été, je pense que ce serait bien qu'on atteigne lors du dernier quart d'heure, le million de téléspectateurs. 

C'est ce que vous visez ? 

Oui, secrètement. Humblement.

En dehors de la messe, vous produisez 120 heures d'émissions chaque année. Il y a des reportages, des débats, des magazines que vous mettez sur votre site : lejourduseigneur.com. Il y a en préparation un documentaire en lien avec la venue du pape à Marseille. Racontez-nous.

Oui, il y a quelques mois, j'avais vu passer sur les réseaux sociaux le projet de Paul de Livron, un jeune professionnel. Il a eu un accident il y a 10 ans à Marseille qui l'a rendu paraplégique. Et il y a six mois, il a eu l'idée d'offrir un fauteuil roulant en bois au pape parce qu'en sortant d'un voyage en Inde, il s'est dit :  il faut que je fasse un fauteuil roulant pour les pauvres et le bois, c'est ce qu'il y a de plus simple. Ensuite, il a voulu faire ce prototype pour le pape. Il va lui offrir à Marseille ce week-end avec, à l'intérieur du fauteuil, du bois de la charpente de Notre-Dame, puisque la charpente est contemporaine de Saint-François, qui est le nom de notre Saint-Père.

 Est-ce que votre portail numérique vous permet d'attirer un public plus jeune ?

On a la volonté d'ici quelques mois, de sortir une grande plateforme VOD. Elle aura la capacité de pouvoir répondre à sa mission d'annoncer l'Évangile et l'espérance aux gens et de le faire sur tous les écrans.

"À 75 ans, l’émission "Jour du Seigneur" s’apprête à aborder un tournant numérique."

Frère Thierry Hubert

à franceinfo

Comment le Comité français de Radio-Télévision est-il financé ? C'est France Télé qui met la main à la poche ? Ce sont les paroissiens ?

Pour les messes, c'est mixte puisque c'est une coproduction France Télévisions et le CFRT qui est une association loi 1901 qui vit grâce à peu près à 300 000 donateurs si on compte sur deux exercices.

Retrouvez cette interview en vidéo :