Visite du pape à Marseille : "engagé, humain, tourné vers les questions de migration"... ces jeunes catholiques séduits par François

Les jeunes catholiques attendent beaucoup de la messe du pape François à Marseille. Ils sont en phase avec le discours du souverain pontife sur la pauvreté, l'immigration et l'écologie.
Article rédigé par Alain Gastal
Radio France
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Le pape François, le 16 septembre 2023 au Vatican. (ANDREAS SOLARO / AFP)

Marseille reçoit la visite du pape François dès vendredi 22 septembre. Il doit notamment célébrer, le lendemain, une messe au stade Vélodrome, devant 60 000 personnes. Parmi elles, beaucoup de jeunes qui l'ont pour certains rencontré aux Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne cet été. Des jeunes catholiques réceptifs aux thèmes abordés par le souverain pontife de 86 ans. 

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"Ce qui me frappe avec le pape François, c'est sa proximité avec la jeunesse", avance par exemple Mikael, 26 ans. Avec Quitterie, âgée de 22 ans, ils font partie d'un groupe de prière, où une douzaine de jeunes étudiants et salariés se retrouvent chaque semaine après la messe  dans une petite salle près de l’église de Saint-Germain-des-Prés, à Paris. Tous les deux sont réceptifs à ce pape qui leur parle pauvreté, immigration et écologie : "Il y a certains de ses discours que je connais un peu, ceux qu'il prononce pour la journée de la pauvreté. Il y a un souci chez lui, très aigu, du service des pauvres".

"Avec sa proximité, son franc-parler, il stimule les personnes qui sont attentives à ce qu'il dit."

Mikael, croyant

à franceinfo

"J'aime sa parole parce que je dirais qu'elle me met en mouvement, et ça me suffit", poursuit Mikael. "C'est un pape très humain, très engagé, très tourné vers toutes les questions de migration ou d'écologie. Un message plein d'amour qu'il veut donner et transmettre aux jeunes générations aussi", complète Quitterie. Même si elle en a conscience, "concrètement, c'est peut-être difficile à appliquer, entre politique et religion ce n'est parfois pas évident de faire le lien".

Le pape François clôture les JMJ de Lisbonne, le 6 août 2023. (VATICAN MEDIA / CPP / HANS LUCAS)

Certains jeunes ne se contentent pas d'écouter les discours du souverain pontife et tentent de mettre en application leurs enseignements. C'est le cas du groupe de travail Laudato Si, du nom d'une encyclique, l'une des premières du pape François qui encourage justement les chrétiens à se convertir à l'écologie. 

D'autres positions plus conservatrices

"Un de mes engagements, c'est de me dire que prendre l'avion, je veux que ça ait un vrai sens pour comprendre l'endroit où je vais. J'aimerais bien prendre l'avion uniquement si j'y reste par exemple plus de trois mois à un endroit", explique Alexis. Ils sont une trentaine de moins de 30 ans, comme lui, à s’engager sur un an à prendre des résolutions sur une écologie qui consiste à changer ses habitudes de vie. "Le fait que l'homme s'éloigne de Dieu et donc aussi du message de l'Église, provoque tout un tas de choses nuisibles pour l'environnement parce qu'on a toujours envie d'avoir plus", abonde Alexis. Selon lui, c'est "parce que l'homme ne croit plus qu'on a cette situation".

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Malgré tout, ces jeunes restent en accord avec les positions traditionnelles du pape François, opposé par exemple à l'IVG ou encore à l'euthanasie. Un pape pas vraiment favorable non plus aux évolutions de l'Église sur l'ordination des femmes. "Souvent, on dit que le prêtre est le représentant de Dieu sur terre, c'est vrai qu'on a du mal à imaginer une femme qui puisse prendre cette place", explique Quitterie, pas dérangée par la position du souverain pontife à ce sujet, même si elle trouverait bien que "plus de femmes agissent dans les paroisses, les églises".

"C'est douloureux et difficile de se rendre compte qu'on va devenir minoritaire."

Louise, enseignante

à franceinfo

Qu'attendent ces jeunes catholiques de la messe à Marseille ? Sans doute des encouragements, car ils se sentent désormais minorotaires et parfois incompris. "Face à cette prise de conscience, il y a plusieurs options : soit être dans l'espérance, l'évangélisation, soit au contraire se crisper, resserrer sur une communauté, la tentation du communautarisme existe aussi dans le catholicisme", analyse Louise, enseignante dans un lycée parisien.

Elle assure rejoindre le pape à ce sujet, considérant ce replis "très dangereux et très triste, parce que c'est quitter l'âme du christianisme qui n'est pas de se recroqueviller entre nous mais vraiment d'infuser, comme nous le demande le Christ dans l'évangile".

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