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Mort d'Elizabeth II : comment les médias britanniques se sont-ils préparés ?

Les chaînes d'information du monde entier ont basculé en édition spéciale jeudi 8 septembre 2022. C'est évidemment la BBC qui a initié le mouvement, avec des présentateurs tout de noir vêtus.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le présentateur de la chaîne britannique BBC Huw Edwards, qui a annoncé la mort de la reine Elizabeth II, le 8 septembre 2022 à Londres (Royaume-Uni). (CAPTURE ECRAN / BBC)

Un bandeau noir sur l'écran de la BBC a interrompu les programmes dès le début de l'après-midi. Avant d'ouvrir ses droits partout dans le monde, pour être diffusée partout sur la planète, tous les journalistes présents à l'antenne portaient du noir, veste et cravate pour les hommes : tenue et couleur obligatoires, sous peine d'être débarqué pour faute professionnelle. Il faut avoir ces vêtements sous la main tout le temps, au travail mais aussi en week-end et en vacances. C'est valable pour toutes les chaînes de télévision. La pression est énorme pour les médias. La mort de la reine, c'est l'information de leur carrière. Impossible de rater ce moment.

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La BBC n'a pourtant pas été le premier média prévenu par Buckingham, la chaîne ayant perdu ce monopole. C'est l'agence de presse nationale, la Press Association, qui a d'abord eu l'information puis l'a relayée mondialement. À ce moment-là, dans les couloirs de la télévision publique britannique, une alarme a retenti, signe de la mobilisation générale. Et c'était parti pour dix jours d'information en continu.

Du côté de la chaîne privée SkyNews, tout était également prévu. Des experts de la royauté étaient calés depuis des années. Ils avaient même signé des contrats stipulant qu'ils devaient venir en exclusivité. Des présentateurs et reporters triés sur le volet faisaient régulièrement des répétitions de ce moment, en surnommant la Reine "Mrs Robinson".

Lampes bleues qui clignotent, articles pré-écrits...

 
Sur la BBC Radio, les auditeurs ont entendu : "Ceci est un message de la BBC à Londres". Ils ont tout de suite compris que l'heure était grave. Sur les antennes privées, ce sont des lampes bleues qui ont clignoté pour alerter le personnel. Entre deux flashs infos, il n'y avait que de la musique triste, les playlists étaient déjà prêtes. La presse écrite était aussi dans les starting-blocks. Le quotidien The Times, par exemple, a des dizaines d'articles pré-écrits. De quoi tenir pendant onze jours.

Quant aux funérailles, tout est calé depuis longtemps : de la position des caméras aux autorisations des hélicoptères. On sait qu'il y aura des objectifs à l'entrée de l'abbaye de Westminster, dans la nef et à la sortie. À l'extérieur, les photographes ont déjà repéré où il fallait se mettre pour apercevoir la famille royale entrer et sortir du palais. Bref, rien n'a été laissé au hasard. L'enjeu est considérable : ce seront les premières obsèques d'un monarque britannique depuis George VI, le père d'Elizabeth, en 1952.

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