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"Spotlight" : efficace et captivant

Le journalisme d'investigation a toujours inspiré le cinéma. Et dans la lignée des grands classiques du genre, comme "Les hommes du président", "Spotlight", le nouveau film de Tom McCarthy, est le film à voir cette semaine.
Article rédigé par Florence Leroy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Michael Keaton dans "Spotlight")

 "Spotlight" était le nom de la cellule d'investigation du Boston Globe au début des années 2000, où travaillaient les journalistes qui, à cette époque, ont révélé un vaste scandale de prêtres pédophiles. C'est donc sur les pas de ces reporters, dans les coulisses de leur enquête, que nous embarque ce film, assez conventionnel mais efficace et captivant, parce que le cinéaste ne cherche pas à théatraliser l'enquête ou à faire de ces personnages des héros.

Il nous immerge au contraire dans le quotidien de leur travail, souvent répétitif, entre les archives à éplucher et les heures de porte à porte pour recueillir des témoignages. Il met en scène par ailleurs des journalistes faillibles, reconnaissant pour les plus anciens avoir eux-mêmes été longtemps dans le déni de ce scandale, malgré les rumeurs et les plaintes. Ce réalisme et cette honnêteté payent, d'autant que les comédiens sont  particulièrement crédibles et convaincants.

Parmi eux, citons Rachel McAdams, Mark Ruffalo, et puis Michael Keaton qui fait, depuis "Birdman", lauréat de l'oscar du meilleur film l'an dernier, un come-back impressionnant puisqu'il est encore à l'affiche, avec "Spotlight", nommé six fois, de l'un des favoris aux oscars. Michael Keaton  y incarne le rédacteur en chef de cette cellule d'investigation, qui va mener son équipe au bout de l'enquête, tout en reconnaissant ses erreurs passées,  un silence complice pendant de longues années, ce qui a séduit Michael Keaton qui voit là une possibilité de s'identifier au personnage :

"Moi je trouve que c'est un héros. C'est héroïque de reconnaitre ses erreurs, son manque d'attention. Quand on pense à ça, on se dit qu'à un certain degré on est tous complices. Et il y a autre chose que je veux dire, c'est que, oui, là il s'agit de l'église catholique, mais ces événements se produisent aussi ailleurs.  Il y a un cas qui à mon avis ne suscite pas assez d'attention, c'est l'affaire des viols par des casques bleus. Leurs chefs qui n'ont rien dit sont aussi coupables qu'eux, d'autant que leur mission est de protéger. C'est toujours ceux qui ont du pouvoir qui abusent de ceux qui n'en ont pas, et les plus faibles sont toujours aussi les plus pauvres ."
 

 

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