"Asphalte" : la poésie du cinéma contre la solitude des banlieues grises
Avec ce film Samuel Benchetrit adapte en fait ses "Chroniques de l'asphalte", ce roman dans lequel il évoquait ses souvenirs d'enfance en banlieue parisienne. Et c'est réussi, parce qu'il parvient à scruter la société, et ses maux les plus contemporains, la solitude, l'exclusion, les banlieues déshumanisées, avec une bonne dose de poésie et d'humour.
Il nous emmène à la rencontre, dans un immeuble de banlieue triste et délabré, de quelques locataires délaissés et esseulés : il y a là madame Hamida, une vieille femme solitaire qui va voir débarquer dans son salon un astronaute américain, il y a Gustave Kervern en misanthrope bourru, handicapé suite à une surconsommation de vélo d'appartement, qui va tout de même s'attendrir au contact d'une infirmière de l'hôpital voisin, il y a aussi Isabelle Huppert en actrice oubliée et dépressive qui va retrouver un peu le sourire au contact d'un ado curieux et attentif.
Et si l'émotion l'emporte, c'est bien parce que Samuel Benchetrit offre à ses personnages de sortir de leurs solitudes, et d'échapper à la grisaille, par la grâce de ces quelques rencontres inattendues, poétiques, voire totalement loufoques, qui proposent une vision inhabituelle et singulière de ces banlieues grises.
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