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Que devient le robot Philae ?

Dix ans de périple interplanétaire avant de se poser enfin sur la comète Tchouri. Philae, c'est le petit robot qui a accompli cette prouesse scientifique, une première historique. Après une longue période d'hibernation, Philae se réveille à la mi-juin. Il devrait être opérationnel jusqu'en octobre, le temps de livrer encore quelques belles découvertes…
Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Marc Pircher, directeur du Centre Spatial de Toulouse © Sébastien Baer / RF)

12 novembre 2014 : le petit robot Philae se pose sur la comète Tchouri, à 500 millions de kilomètres de la Terre, après un voyage interplanétaire de 10 ans. C'est un exploit scientifique, salué comme il se doit par Marc Pircher, le directeur du centre spatial de Toulouse, qui suit en direct l'atterrissage de Philae : "On a pu découvrir ce matin un Philae qui est posé, qui ne bouge plus, il a le lien télécommunication et de l'énergie pour nous envoyer des informations ".

Mais trois jours après cette première historique, le robot entre en hibernation. Car Philae, plongé dans une zone d'ombre, n'a pas pu recharger sa batterie, alimentée par des panneaux solaires. Mi-juin, après 7 mois de silence, le petit robot se réveille et adresse à la Terre un premier signal de 85 secondes. Via l'Agence spatiale européenne, Philae envoie même un tweet : "La vie est belle, je reçois 3 heures de lumière par jour et je me sens requinqué ".

Pour Marc Pircher, ce nouveau contact laisse espérer de nouvelles avancées scientifiques : "Cela faisait plusieurs fois qu'on essayait de l'écouter, et puis rien. Et là, boum, on a eu quelque chose. C'est quand même extraordinaire ! ".

Le défi : stabiliser les communications avec Philae

Si le robot a donc repris ses esprits en juin, difficile pour le moment d'établir une liaison d'une durée satisfaisante. "Le problème c'est que pour l'instant, les communications ne sont pas stables. Il faut qu'on arrive à placer Rosetta comme il faut pour qu'il soit bien en communication avec Philae sur des périodes qui dépassent 5, 6, 10 minutes ", explique Marc Pircher. "Pour l'instant, on est resté toujours inférieur à 3 minutes. Or, si on n'a pas de durée suffisante, on ne sait pas envoyer les commandes et faire les manipulations nécessaires ".

Malgré cette instabilité, Philae a déjà pu livrer des informations utiles et porteuses d'espoir, selon le patron du centre spatial de Toulouse : "Les 60 premières heures ont été extraordinaires, quand on s'est posé sur la comète, on n'y a pas cru, au début ! Aujourd'hui, la petite frustration, c'est que cette durée de visibilité est trop faible. Les données qu'on a reçues sont suffisamment intéressantes pour nous dire que la température est correcte et  que l'alimentation électrique est assez correcte pour mettre l'émetteur et les instruments en route. Mais pour le faire, il faut qu'on ait une durée de visibilité plus grande ".

Une espérance de vie de 4 mois

L'ennui, c'est que le temps est compté pour Philae. Passé octobre, le robot star n'aura plus assez de soleil pour recharger ses batteries. Les scientifiques espèrent rester en contact jusqu'aux mois de septembre-octobre. "La plus belle opération serait de faire un forage. Qu'on perce la croûte et qu'on voit ce qu'il y a dedans. Si on y arrive, ça fera travailler les gens pendant des années " s'enthousiasme Marc Pircher.

Le contact avec Philae n'est pas simple. Il faut 17 minutes pour transmettre un ordre de la Terre à Philae, 17 autres minutes pour s'assurer que la commande a été exécutée. Les scientifiques attendent le 13 août avec impatience. Ce sera le meilleur moment pour observer l'activité du robot. Car c'est à cette date que la comète sur laquelle repose Philae passera le plus près du soleil.

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