Histoires d'info. Moscou et Damas, un vieux couple
Le sommet d'Astana met en lumière la solidité du couple Moscou-Damas. Les Russes y trouvent un rayonnement mondial, les Syriens un allié puissant. Une relation déjà ancienne.
Cette relation particulière entre Moscou et Damas est finalement ancienne et n’y voir qu’une opportunité de l’instant saisie par Vladimir Poutine serait largement une illusion.
On revient en effet en 1980, il y a donc 37 ans. Hafez el-Assad, le père de Bachar est à Moscou pour y rencontrer Léonid Brejnev et surtout y sceller une alliance capitale pour les deux pays. Un traité d’amitié et de coopération signé entre la Syrie et l’URSS, qui n’est pas à l’époque une surprise.
Depuis quelques années, la laïque Syrie regarde du côté de Moscou d’autant plus que les Etats-Unis sont les alliés indéfectibles de leurs ennemis israéliens. L’adage, "Les ennemis de mes ennemis sont mes amis", fonctionnent ici parfaitement. Et pour Moscou, c’est aussi la possibilité de mettre un pied au Moyen-Orient.
Cet accord scelle une alliance qui cependant ne résistera pas à la fin de la guerre froide
Cela commence dès Gorbatchev de plus en plus intransigeant sur la dette syrienne. Une dette qui empoisonne les relations entre Moscou et Damas dans les années 1990, à une époque où la Russie a largement abandonné tout espoir de jouer un rôle mondial. Un espoir qui renaît dans les années 2000 avec l’arrivée au pouvoir de Poutine qui cible la Syrie parmi les alliés potentiels.
En 2005, Bachar el Assad marche sur les traces de son père et se rend à Moscou. Quelques mois plus tard, Poutine effacera 70% de la dette syrienne. L’année suivante, en 2006, la Russie devient le premier fournisseur d’armes à la Syrie. Et a Syrie permet à Moscou de considérablement renforcer la base militaire navale de Tartous, inaugurée en 1971, nous permettant de mesure la nature d’une relation loin d’être linéaire, mais bien ancienne entre les deux pays.
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