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Histoires d'info. Les black blocs sont apparus en Allemagne de l’Ouest dans les années 1980

Les black blocs ont participé à la manifestation parisienne du 1er mai et s'en sont pris à du matérlel urbain, un Mac Do et des voitures. Les black blocs sont apparus dans les années 1980 en Allemagne de l'Ouest.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Manifestation violente dans le quartier alternatif de Hafenstrasse, à Hambourg (Allemagne), en novembre 1987. (AFP)

Personne ne sait vraiment quand sont apparus les premiers black blocs, ces manifestations théoriquement soigneusement planifiées conduites par des jeunes anarchistes libertaires faisant usage de la force contre la police et les symboles de leur détestation, le capitalisme.

Ils apparaissent on ne sait quand exactement en Allemagne de l’Ouest, quelque part au début des années 1980, à partir des nombreuses communautés qui se sont formées dans les grandes villes, Berlin et Hambourg en tête, des gens qui vivent dans des squats et avec une certaine fascination pour la fraction "Armée rouge", largement décimée en 1977. Selon certains, les black blocs sont nés de l’opposition au démantèlement des squats, pour d’autres, à l’opposition au nucléaire… reste qu’en 1981, ce mode d’action est clairement établi en RFA. France Inter, Pierre Weill, le 17 avril 1981 : "Après le décès à Hambourg du terroriste ouest-allemand Sigurd Debus qui observait une grève de la faim depuis 70 jours, plusieurs centaines de jeunes gens ont manifesté dans les rues de Berlin-Ouest. Ils ont brisé des vitrines et lancé des cocktails Molotov dans quelques magazins. La police est intervenue pour disperser cette manifestation et ce matin une bombe de forte puissance a explosé à l'entrée de l'université de Berlin. Les dégats matériels sont très importants mais il n'y a pas de victimes."

Les blacks blocs restent cantonnés en Allemagne

L’Allemagne reste le pays des blacks blocs. Chaque 1er mai, 2 à 4 000 d’entre eux sortent et attirent même des touristes. C’est d’ailleurs un des facteurs, en plus des fanzines ou des tournées des groupes punks, de la diffusion du modèle ailleurs en Europe et même plus loin, puisqu’après l’Allemagne on va retrouver les blacks blocs aux Etats-Unis à Washington, en 1991, en marge des manifestations contre la guerre en Irak, où le siège de la Banque mondiale avait été prise pour cible. Mais c’est surtout en 1999 à Seattle, que ce mouvement éclate au grand jour lors du sommet de l’OMC puis à nouveau deux ans plus tard, lors du sommet du G8 à Gênes, nous sommes en juillet 2001, les titres du journal de France Inter : "Les grands vont devoir repenser l'organisation de leur rendez-vous annuel. Le bilan du G8 à Gênes est catastrophique. Un mort, 500 blessés, des millions de francs de dégats, le ministre de l'Intérieur italien va s'expliquer cet après-midi sur le dispositif de sécurité montré du doigt."

L’anti-mondialisme structure ces manifestations

La violence va décroître dans les années 2000, on voit même des black blocs pacifique se mettre en place pour éviter que le message politique ne soit brouillé et même contre-productif. En 2009, à Strasbourg lors du sommet de l’OTAN, la France découvre ce phénomène, ici violent. Parce que derrière la violence ou la non-violence se cache bel et bien un discours politique, qui se nourrit de l’absence de politique.

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