Histoires d'info. Le salon du livre de Paris
Le Salon du livre ouvre ses portes vendredi porte de Versailles à Paris. Jusqu'au 19 mars des centaines d'exposants présenteront leurs ouvrages. Et l'histoire semble se répeter pour l'édition française.
Les Français ont acheté 356 millions de livres (physiques et numériques) en 2017, générant un chiffre d'affaires d'environ 4 milliards d'euros, selon une étude de l'institut GfK publiée jeudi à la veille de l'ouverture au public du salon du livre de Paris 2018, porte de Versailles. Une année plutôt morose pour le monde de l'édition, ces chiffres sont légèrement en baisse par rapport à l'année précédente (-1% en volume). Et d'ailleurs c'est pour soutenir l'édition française qu'est créé l'événement en mai 1981.
Un salon crée pour sauver le livre
Pas d’erreur, le premier salon du livre a beau se tenir au mois de mai 1981, il a beau être inauguré par le ministre de la culture Jack Lang, ce n’est pas le gouvernement socialiste qui est à l’origine de la création d’un salon du livre en plein Paris, au Grand Palais. Grand Palais, où il se tiendra jusqu’en 1993.
Il s’inscrit dans la foulée d’une décennie, les années 1970 qui ont vu se multiplier les journées du livre, les salons du livre ou les fêtes du livre. L’enjeu est économique. Les historiens de l’édition ont montré, chiffre à l’appui, que la crise frappe le secteur et l’un des signes les plus clairs, c’est la baisse très nette des tirages moyens des livres. L’édition française semble prise dans une folle fuite en avant avec une explosion des titres proposés. L’édition française va mal. Très mal.
Libéralisation du prix du livre
Mais le salon du livre n'est pas la seule tentative pour redresser le secteur. Le gouvernement Barre avait tenté quelques mois plus tôt une autre solution qui va se révéler peu efficace voire même contre-productive, la libération du prix du livre. Jusqu’alors, l’éditeur conseillait un prix de vente, l’imprimait d'ailleurs souvent en quatrième de couverture. Désormais, le libraire fait ce qu’il veut. L’impact de la loi Monory en 1979 est immédiat : la FNAC qui vend des livres depuis 1974 se frotte les mains mais les libraires et le secteur de l’édition font grise mine. C’est dans ce contexte que le salon du livre 1981 ouvre ses portes. Quelques mois plus tard, le 10 août, le Parlement vote la loi Lang qui fixe le prix unique du livre, effective à partir du 1er janvier 1982. Il faut sauver le livre et les librairies.
Ce qui est frappant, c’est que 35 ans plus tard, et malgré donc le prix unique du livre et ce beau salon, l’édition française est dans une situation qui n’est pas sans rappeler celle de 1980. Là aussi, une contraction de 6% des ventes, au premier semestre 2017, là aussi une surproduction de titres qui impose un turn over permanent et problématique dans les librairies, et là aussi des librairies en difficultés, concurrencés par les grandes surfaces, numériques celles-ci.
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