Histoires d'Info. "Décidément les vieux usages se perdent car autrefois les agents gênaient plutôt les manifestations", journaliste (1946)
Les manifestations de policiers ont déjà eu lieu en france par le passé. Des manifestations spontanées se sont déroulées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Mai 1946. La France se relève doucement de la guerre et un évènement rarissime se déroule devant la cathédrale Notre-Dame de Paris : "À Paris, ce sont les agents qui manifestent. Décidement les vieux usages se perdent car autrefois les agents génaient plutôt les manifestations. Rassemblés au nombre de plusieurs milliers, les gardiens de l'ordre ont pour manifester en bon ordre jeté dans la circulation un certain désordre. Mais, même en manifestant, comme dit la chanson, les agents sont de braves gens qui se baladent, qui se baladent !"
Les manifestations de policiers resteront rares, d’autant que deux ans plus tard, en novembre 1948 était adopté le statut de la police qui garantissait le droit syndical mais qui interdisait de manifester.
Dix ans plus tard, le 13 mai 1958, plusieurs centaines de policiers défilent illégalement devant l’Assemblée Nationale et défient la république avec des slogans anti-parlementaires et favorables à l’Algérie française. Les policiers étaient alors exaspérés par leurs conditions matérielles et mais aussi le climat de violence dont ils étaient victimes. En février, un gardien de la paix avait été assassiné par des militants du FLN à Aubervilliers. Cinq autres suivront cette seule année 1958. Le grand thème du "malaise de la police" s’installera pendant plusieurs années…
Il faudra attendre 25 ans pour qu’une autre manifestation interdite et politique ait lieu
Et celle-ci aussi sent le soufre. 3 juin 1983, ils ont un message à faire entendre à Robert Badinter, ministre de la justice : "La police est en colère, c'est la faute à Badinter. La Fédération professionnelle indépendante de la police constate avec une douloureuse colère que la vie des policiers chargés de la tranquilité publique est moins bien défendue que la vie des assassins récidivistes et de ceux qui se proclament les ennemis de la société"
L’amnistie d’août 1981, l’abrogation de la peine de mort, la suppression de la loi anticasseur ou la disparition des quartiers de sécurité renforcés dans les prisons ulcèrent les policiers depuis plusieurs mois. La mort de deux de leurs collègues lors d’un flagrant délit de cambriolage est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
L’État doit reprendre la main, fermement, d’autant que certains policiers étaient armés. La hiérarchie est pointée du doigt pour ne pas avoir empêché ce mouvement qualifié de "séditieux" par certains. Jean Perier, Le préfet de police démissionne et le directeur général de la police Paul Cousseran limogé.
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