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franceinfo golf. L'exil pour exister

Vivre du golf en France est quasiment impossible lorsque l’on est une femme. Les joueuses sont de plus en plus contraintes à l’exil. Elles sont cinq cette saison à évoluer sur le circuit américain.

Article rédigé par franceinfo, Fabrice Rigobert
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Karine Icher à Taïwan sur le LPGA (FFGOLF via Twitter)

Karine Icher, Joanna Klatten, Perrine Delacour, Céline Boutier, Céline Herbin : voici les françaises qui ont évoluent cette année sur le prestigieux circuit LPGA, le circuit professionnel américain de golf. Les meilleurs tricolores délaissent le circuit européen. Elles n’ont tout simplement pas le choix, selon Mélodie Bourdy ancienne joueuse professionnelle.

Le gain pour une victoire divisé par 10

 "Une femme qui gagne un tournoi, c’est divisé par 10 par rapport à un homme, c’est très dur. La 10e européenne est à 60 ou 70 000 euros, et pour garder sa carte la 80e est à 12 000 euros. Avec 12 000 euros on ne vit pas, on perd même de l’argent avec tous les frais que cela engendre avec les déplacements et les hôtels. Elles font ce métier-là, mais c’est plus par passion, car il est dur d’en vivre."

Sur le circuit professionnel européen, les femmes voyagent autant que les hommes avec les mêmes charges financières, mais les gains sont effectivement inférieurs. Les États-Unis, où le golf est un sport majeur, bien exposé à la télévision, offrent la meilleure opportunité pour vivre de cette discipline, en rivalisant avec les meilleures.

Une injustice

Le constat est cruel mais bien réel pour Maïtena Alsuguren, directrice technique nationale adjointe de la fédération française de golf.

"Aujourd’hui, le devenir du circuit est assez incertain si l’on prend en compte le nombre de tournois. L’année dernière, il y avait seulement une quinzaine de tournois ce qui ne permet pas aux filles de vivre et d’en faire leur métier, tout simplement.C’est probablement perçu comme une injustice dans la mesure où elles s’entraînent de manière aussi acharnée, autant que les garçons, et le retour par rapport aux gains de tournois n’est pas le même. Après, il y a des explications, principalement liées au défaut de médiatisation. Les partenaires, les sponsors sont moins intéressés à soutenir ces épreuves-là et les filles ressentent ça de manière injuste."

L’exil pour réussir et mieux vivre de son sport

Un véritable paradoxe pour les françaises, alors que la France dispose sur son territoire d’un tournoi du grand chelem inscrit au calendrier avec l’Evian Championship, contrairement aux hommes où tous les majeurs se jouent aux États-Unis et en Grande Bretagne. Une anomalie heureuse qui s’explique par la détermination d’un homme, Franck Riboud, ancien PDG de Danone, qui a choisi d’œuvrer en ce sens avec succès.

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