Français du monde. Un téléphérique entre la France et l’Allemagne
C’est l’ambitieux projet, de part et d’autre de la frontière, des propriétaires du parc d'attractions allemand Europa-Park.
Le téléphérique sera long de 3 kilomètres, il enjambera le Rhin pour un trajet de huit minutes. De quoi faciliter l'acheminement du million de visiteurs français qui viennent chaque année, et des 1.000 salariés qui font au quotidien la navette entre l'Alsace et Rust, petit village à quelques kilomètres de la frontière française.
Comme Nicolas Bapst, chargé de tout l’événementiel du parc. Il travaille ici depuis cinq ans, mais vit en France, en Alsace, où il est né et a grandi. Il fait le trajet tous les jours, ¾ d’heure le matin, autant le soir. "C’est un peu long, reconnaît-il, mais il y a une qualité de vie à Strasbourg, cela permet de déconnecter d’avec le parc. C’est très prenant, c’est un petit monde. La route fait que je suis bien là où je vis et bien là où je travaille."
Le gigantesque parc de loisirs compte plus d'une centaine d'attractions, cinq hôtels et une cinquantaine de restaurants, sur le thème de l'Europe, pour 3.700 employés au total. Il est la propriété de la famille Mack qui l'a fondé en 1975 avant de le développer pour en faire le deuxième parc d'Europe (5,6 millions de visiteurs en 2017 dont un quart de Français), derrière Euro Disney. "Le fonctionnement, c’est vraiment le Mittelstand, la petite PME allemande familiale mais quasi leader mondial. Ici, les patrons raisonnent en termes de générations, pas de semaines ou de trimestres."
Des emplois côté français
Plus de 250 artistes sont en résidence à Rust pendant la saison. "Il y a 37 nationalités, détaille-t-il. On mélange tous ces artistes avec un metteur en scène. Il y a énormément d’interculturel, c’est un vrai challenge. Il faut arriver à un projet homogène et une vraie équipe qui arrive à s’éclater sur une saison parce qu’ils vont faire plus de 800 fois le spectacle !"
Le Français a une solide formation dans le tourisme, diplômé de l’ESTHUA d’Angers, la fac de référence dans le secteur. Il a découvert Europa-Park grâce à des stages avant d’y revenir définitivement.
A 35 ans, Nicolas Bapst voyage dans le monde entier, professionnel et consciencieux : "Il faut aller voir ce que font les concurrents, argumente-t-il. On est un petit milieu, tout le monde se connaît et on échange facilement entre les parcs. Si on est au Japon, en Corée ou je ne sais où, on en profite aussi pour visiter les parcs et rencontrer nos collègues."
Par la suite, Europa-Park prévoit la réalisation d'offres d'hébergement du côté français. Ce projet pourrait créer à terme des emplois sur le sol français. Le montage financier de l'opération n'est pas encore connu mais porte sur plusieurs centaines de millions d'euros. Il bénéficie d'un soutien appuyé de la part du ministère de l'Économie et des Finances à Paris, mais aussi d’Emmanuel Macron ainsi que des autorités allemandes.
Lui écrire nicolas.bapst@europapark.de
Aller plus loin
Europa-Park, le grand parc de loisirs de Rust, en Allemagne
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