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Français du monde. Présidentielle américaine : une population à cran

L'hospitalisation de Donald Trump n'est que le dernier épisode d'une campagne inédite aux États-Unis, marquée par une pandémie dont personne ne voit l'issue. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Denis Coubronne face à Manhattan, depuis le New Jersey: "Les gens sont très inquiets de ce que Donald Trump va faire au soir de l'élection du 3 novembre" (Coubronne)

Denis Coubronne dirige une société de vins et spiritueux près de New York. Le Français reconnaît n'avoir jamais connu une telle période de tension aux États-Unis.

De Jersey City, où il habite avec son épouse, la vue embrasse tous les gratte-ciel de Manhattan, sur l'autre rive de l'Hudson river. Arrivé il y a sept ans aux États-Unis, le Français a déjà vécu de l'intérieur la campagne de la présidentielle de 2016, mais celle-ci, dit-il, n'a vraiment rien à voir :

"Les gens sont très inquiets de ce que Donald Trump va faire au soir de l'élection du 3 novembre, témoigne-t-il. Il a déjà dit plusieurs fois que s'il perdait, il ne laisserait pas le pouvoir comme ça, tranquillement.

On craint que les partisans de Trump, qui sont tous armés, aillent manifester dans la rue dans un climat d'insurrection, voire de guerre civile, tant qu'on ne saura pas qui a vraiment gagné. Beaucoup d'Américains sont à cran.

Denis Coubronne

Vue sur Manhattan depuis le New Jersey. "L'une des clés du scrutin, explique Denis Coubronne, sera aussi le vote par correspondance, qui pourrait apporter des voix au camp démocrate"  (Denis Coubronne)

Vote par correspondance

Et cela est pris très au sérieux, d'autant qu'à longueur de tweets, le président américain a presque toujours appliqué ce qu'il avait annoncé : "Ce ne sont pas des paroles en l'air ! constate le Français. Quand il a promis que les États-Unis allaient quitter l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé, il l'a fait, alors que personne n'y croyait. De toutes façons, ses supporters apprécient plus son franc-parler que la véracité de ses dires." 

L'une des clés du scrutin, explique Denis Coubronne, sera aussi le vote par correspondance, qui pourrait apporter des voix au camp démocrate.

Mais la Poste fonctionnait déjà très mal ici, et Trump a mis à sa tête un de ses amis qui s'est empressé de retirer et démanteler 7 000 machines pour que le courrier marche encore moins bien.

Dans une galerie d'art du Lower East Side à New York. Jusqu'à l'arrivée du Covid-19, le Français n'avait pas à se plaindre de l'administration Trump pour ses affaires   (Denis Coubronne)

Une ville fantôme

Aux États-Unis, le Français est vice-président de l'un des plus gros importateurs américains de vins du Portugal. Jusqu'à l'arrivée du Covid-19, le Français n'avait pas à se plaindre de l'administration Trump pour ses affaires :

"Certes, il a augmenté de 25% les taxes sur les vins européens en représailles à un conflit autour d'aides européennes versées à Airbus, mais c'est tout ce qui nous a touchés. La croissance et le climat économique étaient bons jusqu'à la pandémie. L'importance du président est d'ailleurs à relativiser dans un pays fédéral comme les États-Unis, ce sont surtout les gouverneurs qui ont la main sur les États." 

Les gratte ciel de Manhattan vus depuis les prés fleuris du New Jersey de l'autre côté de l'Hudson river (Denis Coubronne)

Mais depuis le mois de mars, New York est devenue une ville fantôme et exsangue : "La plupart des magasins sont fermés par des plaques de contreplaqué graffités, observe-t-il. Les plus riches sont partis et ceux qui travaillaient à Manhattan ne sont pas revenus parce qu'ils sont en télétravail. Il n'y a plus de touristes non plus. La ville est uniquement habitée par ceux qui n'ont pas d'autre solution."

Lui écrire : denis.coubronne@gmail.com

La lumière du soleil se reflète sur les façades des gratte ciel de Manhattan depuis le New Jersey faca à New York."La croissance et le climat économique étaient bons jusqu'à la pandémie" témoigne le Français   (Denis Coubronne)

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