Français du monde. Le Japon rêvé de Michel Lachaussée
Le Français Michel Lachaussée, jeune retraité de l'industrie pharmaceutique au Japon, décrit un pays certes densément peuplé mais à l'air sain, et où tout fonctionne.
Ni stupeur, ni tremblements. Contrairement au roman d'Amélie Nothomb, le Français Michel Lachaussée, jeune retraité de l'industrie pharmaceutique au Japon, et président de l'UFE qui compte une centaine de membres, décrit un pays certes densément peuplé, mais à l'air sain, et où tout fonctionne.
"Mis bout à bout, cela ne fait pas loin de 25 ans !" Michel Lachaussée a réfléchi un instant pour additionner toutes les années passées à Tokyo. En plusieurs fois. Né à Lyon, diplômé de la faculté de pharmacie, il est d'abord parti pour monter une filiale de bioMérieux, puis de prendre la responsabilité de toute la zone Asie Pacifique. Il travaillera ensuite pour Sanofi, dans la santé animale.
Coach pour cadres et managers
À la retraite depuis trois ans et demi, il est devenu coach pour cadres et managers. "Le travail est très bien organisé ici, témoigne Michel Lachaussée, mais les Japonais sont lents, avec un souci extrême du détail, et beaucoup de temps passé en réunion. Ils sont sans cesse à la recherche du consensus. On demande l'avis de tout le monde alors qu'en France, c'est le chef qui décide et tout le monde suit."
Axa, Air Liquide, Véolia, L'Oréal, 400 entreprises françaises à Tokyo
400 entreprises françaises sont présentes à Tokyo dans l'agroalimentaire, le luxe, la santé, la high tech ou les jeux vidéo. Michel Lachaussée conseille aux jeunes tentés par l'aventure de se préparer, d'apprendre quelques rudiments de la langue japonaise. "Il y en a beaucoup qui travaillent dans des pâtisseries ou des restaurants français, d'autres donnent des cours de français, certains ont créé leur start-up."
Ciel bleu
Michel Lachaussée est depuis trois ans président de l'UFE Japon, qui compte une centaine de membres. "On organise essentiellement des conférences sur la fiscalité, la santé, la retraite, le droit de la famille, énumère-t-il, ou la politique japonaise, la géostratégie dans la zone Asie de l'Est, ou encore la culture japonaise."
Car ici, attachez vos ceintures, c'est le choc assuré à l'atterrissage : "On est dans un pays culturellement complètement différent, pas judéo-chrétien comme en Europe mais confucianiste et bouddhiste. Le Japon est très développé et très sophistiqué." Le Français a épousé une Japonaise, qu'il a connue en Europe et avec qui il a eu quatre enfants.
A Tokyo, l'immobilier est aussi cher qu'à Paris. Certains Japonais vivent dans des maisons individuelles à une heure et demie de transport. Ici, on ne compte pas en m² mais en tsubos (3,3 m²), l'équivalent de deux tatamis. Le couple vit dans un appartement du centre de Tokyo, au cœur de cette mégapole de 25 millions d'habitants. "Il n'y a que des villes le long de la Côte pacifique, du nord de Tokyo jusqu'à Kobé et Osaka, détaille-t-il. Le Japon, c'est les deux tiers de la France en surface et deux fois plus d'habitants ! 70 % du territoire, c'est de la montagne inhabitée !"
Et pourtant, pas de pollution, assure le Français, du ciel bleu et pas de brouillard comme à Shanghai ou Pékin. Au Japon, on ne craint pas non plus les attentats islamistes, mais seulement les tremblements de terre. Le séisme de Fukushima en 2011 est resté dans toutes les mémoires. 100 000 habitants de la zone n'ont toujours pas été relogés.
Lui écrire : michel.lachaussee@me.com
Aller plus loin
Retrouvez ce portrait dans la Voix de France, la magazine de l'UFE (Union des Français de l'étranger)
L'Union des Français de l'étranger au Japon
Entretien avec Jean-Pierre Pont, spécialiste de l'expatriation.
-Le Japon, ce qui saute aux yeux, c'est le chômage, 4%, c'est le plein emploi ?
- C'est le plein emploi, donc ils ont vraiment des problèmes dans certains secteurs par exemple comme la construction où ils recherchent 25 000 travailleurs, en préparation des futurs Jeux olympiques (2020). Ensuite, le niveau d'éducation est élevé, donc tout ce qui est technologie, ils ont des besoins dans tous les métiers de la technologie. La reprise de la croissance et le vieillissement de la population fait qu'ils ont besoin d'étrangers mais il faut quand même au moins parler anglais et un peu japonais.
- Et les secteurs qui recrutent, qui embauchent ?
- Déjà, les deux tiers des emplois sont dans le secteur des services, le secteur de l'environnement surtout après Fukushima, et là, nous les Français, on a des ciompétences. Evidemment, le luxe, la restauration, l'hôtellerie et ils recherchent des diplômés des écoles de commerce et d'ingénieurs. Un passage obligé, si on veut démarrer très jeune, c'est le PVT, programme vacances travail, qui permet de faire un essai, et le VIE.
- Et apprendre la culture du Japon, qui est vraiment particulière, on vient de l'entendre, par rapport à ce qu'on connaît ici même au travail ?
- Il faut savoir qu'on peut également en faisant un premier essai PVT / VIE, rentrer dans la culture quand on est très jeune, et s'adapter mieux.
Lui écrire jeanpierrepont@gmail.com
Aller plus loin
Le VIE (volontariat international en entreprise)
Le PVT (programme vacances travail)
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