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Football : Mondial 2022 au Qatar, le compte à rebours commence !

Demain dimanche 21 novembre, nous serons pile à un an, jour pour jour, du coup d’envoi du championnat du monde de football au Qatar. Reportage dans le petit Émirat, avec une française, guide touristique à Doha. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'un des accés au Souq Wakif à Doha. Les boutiques qui longent les ruelles du souk regorgent de toutes sortes d’objets, à la fois pratiques et fantastiques. Des chaussures aux antiquités en passant par les objets artisanaux, ce marché est une vraie caverne d’Ali Baba pour les chasseurs de trésors, avec des pièces provenant de toute la région. (EMMANUEL LANGLOIS/FRANCEINFO)

Le riche Émirat gazier du Qatar est régulièrement montré du doigt par les ONG, comme Amnesty International, pour les conditions de travail indécentes des ouvriers étrangers employés sur les chantiers des stades du Mondial 2022. Le Qatar compte en tout cas sur cet événement planétaire pour tenter de redorer son blason et mettre en avant ses atouts touristiques. 

C’est le cœur névralgique, battant de Doha, la capitale, là où tout a commencé aussi. Le Souq Waqif est un labyrinthe de couloirs, de ruelles et de petites places, où l’on retrouve les marchands rassemblés par spécialités : étoffes, parfum, or et bijoux, perles, animalerie ou restaurants.

L'intérieur d'un restaurant iranien du Souq Wakif. Bâti sur le site du marché séculaire de Doha, sur les rives du Wadi Musheireb, le Souq Waqif fait figure d’anachronisme, surtout par contraste avec le spectaculaire paysage urbain de Doha.  (EMMANUEL LANGLOIS/FRANCEINFO)

"Waqif, ça veut dire souk debout, explique Véronique Hauacker, guide touristique à Doha, puisqu’au temps de la route des Indes, les bateaux qui s’arrêtaient là faisaient des échanges très rapides. Ils n’avaient pas beaucoup de temps, donc c’est un souk où les gens marchandaient debout.

Ici on retrouve des Qataris, des expatriés, des communautés asiatiques : c’est vraiment un endroit où les gens adorent venir et où on peut dîner, aller voir les faucons dans le souk, rencontrer des amis, passer un bon moment." 

Une des entrées du souq Wakif à Doha : "C’est un souk où les gens marchandaient debout" (EMMANUEL LANGLOIS/FRANCEINFO)

C’est le soir que tout s’anime. On croise ici de riches Qataris venus faire leurs emplettes, un porteur à brouette derrière eux, les touristes du monde entier, de passage. Les 85% d’étrangers que compte la population du Qatar s’y rejoignent aussi.  

Véronique Hauacker, guide touristique française, dans le désert à l'extrémité sud du Qatar. A une demi-heure en voiture de Sealine Beach, à travers les fascinantes dunes de Mesaieed, se trouve le joyau du Qatar, la Mer intérieure de Khor al Adaid. Cette réserve naturelle reconnue par l'UNESCO est parfaite pour pêcher, camper ou regarder le soleil se coucher dans la mer. (EMMANUEL LANGLOIS / RADIO FRANCE)

Faucons sacrés

Construit à l’emplacement d’un ancien marché, l’endroit peut faire penser à un décor de cinéma mais tout sonne vrai ici. En se perdant à travers ces venelles couvertes, on débarque parfois chez un marchand de faucons.

L'heure du déjeuner chez un marchand de faucons du Souq Wakif. Certains oiseaux peuvent atteindre les 100.000 euros.  (EMMANUEL LANGLOIS/FRANCEINFO)

Il y a même à Waqif un hôpital spécialement dédié à ces oiseaux quasiment sacrés au Qatar : "C’est comme les courses de chameaux, détaille la Française, c’est très culturel et en même temps, c’est aussi devenu un sport, mais réservé bien souvent à une population d’élite, ce ne sont pas tous les Qataris qui peuvent avoir des chameaux, et surtout quand ils remportent des courses, souvent il y a beaucoup d’argent en jeu quand même."   

Le Souq Wakif dans la torpeur de l'après-midi. Et au détour d'une rue, on tombe sur un exemplaire du "pouce", de l'artiste français renommé Cesar Baldaccini. Doha et le Qatar regorgent d'oeuvres d'art contemporain. (EMMANUEL LANGLOIS/FRANCEINFO)

Parfums inspirants

Les cuisiniers français sont pléthore à Doha. Eux aussi apprécient le Souq Waqif pour aller y dénicher ces épices rares qui font toute l’identité culinaire du Moyen-Orient. "On va s’approvisionner là-bas pour certaines épices qu’on ne trouve pas chez nos fournisseurs, explique Jean-Pascal Irissou. Le chef est en charge des trois restaurants de l’hôtel "W", ouvert par le groupe Marriott (Accor) à West Bay, le quartier des affaires de Doha, notamment le très cosy "Market by Jean-Georges", inspiré par la cuisine du chef alsacien Jean-Georges Vongerichten.

Deux femmes qataries se croisent dans les allées du Souq Wakif à Doha. C'est le soir, à la nuit tombée, que l'endroit s'anime. "Ici on retrouve des Qataris, des expatriés, des communautés asiatiques : c’est vraiment un endroit où les gens adorent venir et où on peut dîner". (EMMANUEL LANGLOIS/FRANCEINFO)

"On va à Waqif aussi pour rencontrer les gens, voir ce qui se passe, s’inspirer des parfums dans les petites ruelles, c’est magnifique. Il y a le sumac, une épice acidulée au parfum de citron qui relève tous les plats, le gingembre, le zaatar, le thym local, le safran, la rose pour le thé et certaines pâtisseries, les dattes, et après les noix, les noisettes et la pistache pour les desserts." 

Jean-Pascal Irissou devant l'entrée du restaurant "Market by Jean-Georges" à l'hôtel Marriott "W" (groupe Accor) de Doha à West Bay : "On va à Waqif aussi pour rencontrer les gens, voir ce qui se passe, s’inspirer des parfums dans les petites ruelles, c’est magnifique"  (EMMANUEL LANGLOIS/FRANCEINFO)

Mais aussi ... conditions de travail indécentes

Si les expatriés occidentaux sont en général bien lotis et bien traités au Qatar, l'Émirat gazier est toutefois régulièrement pointé du doigt par les ONG internationales pour le traitement réservé aux milliers de travailleurs venus d'Afrique et d'Asie, notamment du Sri Lanka, sur les chantiers des grands stades du Mondial-2022. Amnesty International dénonce régulièrement les conditions indécentes et dangereuses dans lesquelles travaillent ces migrants, et appelle la Fédération française de football à interpeller la FIFA pour qu’elle fasse pression sur le Qatar pour une amélioration de ces conditions de travail.

Écrire à Véronique Hauacker : vj.hauacker@gmail.com  

Écrire à Jean-Pascal Irissou : jean.irissou@whotels.com

Le Souq Wakif à la nuit tombée commence à s'animer. Ses ruelles sinueuses composent un tableau évocateur de l’animation de rue traditionnelle.  (EMMANUEL LANGLOIS/FRANCEINFO)

Aller plus loin

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