La face cachée du Centre national du costume et de la scène : dans les réserves en charge de la conservation des costumes
Le CNCS abrite 10 000 costumes et accessoires provenant essentiellement de dépôts de l'Opéra national de Paris, de la Comédie-Française, de la Bibliothèque nationale de France, mais aussi de donations faites par de grands couturiers comme Christian Lacroix. Très fragiles, ces costumes sont conservés dans une aile du musée, spécialement équipée.
L'accès aux réserves se fait après quelques détours par des couloirs, plusieurs passages de badges, le lieu étant très sécurisé pour arriver devant d'énormes compactus, le nom des armoires de rangement. Garance Torreilles est régisseuse des œuvres au CNCS, chargée de la conservation préventive. "Ces armoires ont des tailles différentes, sachant que nous recevons parfois des costumes ou accessoires hors format", explique-t-elle.
Chaque mois, de nouveaux costumes provenant des plus grandes scènes de France arrivent à cet endroit en camion, souvent très tôt le matin, voire de nuit. Il ne faut pas tarder à les mettre à l'abri, car ces pièces s'abîment vite. "Les conditions de conservation doivent être très strictes", indique Garance Torreilles.
Une conservation millimétrée
Avant d'intégrer les réserves, les nouvelles acquisitions sont mises en quarantaine puis passent en anoxie. Un processus réalisé par un prestataire spécialisé, où elles sont mises sous une bulle hermétique avec privation d'oxygène pendant plusieurs semaines afin d'éliminer tout risque d'infection. Ensuite, tout le travail des équipes des réserves du CNCS est d'en prendre soin. Surtout quand il faut les faire sortir des réserves pour une mise en exposition.
"Quand on manipule ces pièces-là, dont certaines volumineuses, on peut accrocher le tissu et l'abîmer. Si on est haut d'une échelle, on peut rester coincé dans l'échelle, s'agripper, prendre le tissu dans un bijou. C'est pourquoi, il faut être très patient, rigoureux et concentré. Il y a aussi des accessoires et de très petites pièces qui peuvent se perdre, détaille Garance Toreilles. Il faut être assez mono-tâche, toujours garder en mémoire où l'on met les choses. J'essaie de mettre à distance le côté merveilleux et fabuleux des costumes pour privilégier le pragmatisme et rester dans le concret", poursuit-elle.
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