En un mot Macron et Mélenchon, les cracheurs de feu

Pyromane. Mot qui vient du grec ancien pyro qui signifie chaleur, et du latin mania, qui veut dire... habitude bizarre. Qui a pris l’habitude bizarre de foutre le feu ? Pour Emmanuel Macron, les représentants de la France insoumise ont pris cette fâcheuse habitude de se saisir de torches brûlantes et de les balancer parmi une foule en délire.

"J’accuse", se lève le chef de l’Etat. Et il dénonce les "agitateurs", "ceux qui organisent des manifestations". Son Premier ministre, dans un calme olympien, a montré du doigt ceux qui se cachent derrière les casseurs… d’une voix douce, Edouard Philippe a réclamé "de la modération". Mais qui est modéré en ce moment ?

"Manu", c'est un nouveau monde

Emmanuel Macron trace sa route en Australie, à dos de kangourous. Puis dans les grottes, à Ouvéa. Et de là-bas, de loin, de très loin, le président des Français juge et délivre les mauvais points. "Manu, ta manœuvre elle est grossière", enchaîne Alexis Corbière pour la France insoumise. Il aurait pu dire : "Eh Manu, tu descends ! Allez, tu descends !" Un député qui appelle le président de la République Manu. Waouh. Même au plus fort des confrontations politiques, et des discussions hardcore sous Sarkozy, je n’ai jamais entendu un député dire : "Nico, ta manœuvre elle est grossière".

Emmanuel Macron avait promis un nouveau monde, une nouvelle façon de faire, de dire. Je crois qu’on y est. Et pour poursuivre ce conte intitulé "une belle bande de pyromanes" je passe la bombe à tag à Jean-Luc Mélenchon. "Je comprends que des gens soient indignés. La violence de la société est immense (…). Et cette violence, elle à l'air d'être normale (…) il n'y aurait que les McDo qui seraient une violence anormale." Et le flambeau, bien brûlant, est repris par un député La République en marche : "Mélenchon incite à l’affrontement physique".

Barbe à papa et barres de fer

A qui le tour ? Quel sera le prochain cracheur de feu ? Entre les Marcheurs et les Insoumis, la guerre est déclarée. Cachés derrière leurs casque noirs, le marteau a la main, les véritables casseurs s’en tireront peut être mieux que les politiques. Ou que nous tous. Samedi, ce sera "la fête à Macron", paraît-il. Pic-nic géant, teuf, musique. Sous les pavés arrachés, la plage va sortir de terre. Ça va être beau. Y’aura des barbes à papa, et, qui sait, des barres de fer à gogo.

En un mot : ça va durer cinq ans. Approchez approchez ! Plus besoin de masques ou de casques… venez ! Approchez mes amis. Un p'tit marteau, un p'tit crachoir ? Puisque le président de la République et Mélenchon s’y sont mis, venez, c’est une guerre ouverte à tout le monde.