En un mot. La budgétisation façon Macron
En un mot, c’est le mot de l’actu du jour. Celui qui n’échappe à personne. En tout cas, pas à Nathalie Bourrus.
Le mot du jour, c'est budget. Il va être débattu par les parlementaires après avoir été présenté par le gouvernement, mercredi 27 septembre. On y parle de gros sous, de vrais riches, de faux pauvres, d'ISF et de taxe d'habitation. Un casse-tête.
Budget. Qui vient de l’anglais budget, qui lui-même vient de l’ancien français "Bougette", qui signifie un petit sac en cuir, une escarcelle, une bourse. Et qui se prononçait "boudgette".
Alors, comment il est, le "boudgette" de M. Macron ? Il est… comment dire... il est l’incarnation du "et en même temps", expression devenue culte et macronesque. Un coup à droite. Un coup à gauche. Un pas en avant, deux en arrière.
Le yin et en même temps, le yang
Un, en avant : l’Etat va se serrer la ceinture, sur le structurel. C’est le principe de la budgétisation façon Macron. On montre l’exemple, on est sérieux, nous, pas comme ces dépensiers de gauche. Le gouvernement a donc prévu de baisser de 0,7 point, le taux de dépense publique. En bref, ça veut dire 15 milliards d’économie. Un montant qui est inférieur aux annonces de l’été (on va mettre ca sur le compte de la canicule). Ils avaient annoncé 20 milliards
Toujours ce pas en avant, ce pas en arrière... Ça "boudgeotte" ! Économies sur quoi ? On va rogner coté Sécu : 5 milliards en moins. Et côté Etat : fini les dîners de chefs d’Etat ou les festivités en tout genre (ah non, on me dit que ça, ce n’est pas écrit dans le "boudgette").
Autre exemple du "un, en avant, deux, en arrière" ? Le logement. Le problème du logement étant le plus angoissant pour les Français. Et hop ! on sucre les APL ! Mais on supprime la taxe d’habitation pour 80% des foyers. Le yin, le yang… A droite, à gauche. Enfin, pas mal à droite tout de même.
Ces "talents" qui vont "travailler tous les matins"
Parce que les riches sont bien servis. L’ISF est modifié. Florent, reviens, t’avais pas compris ! Ne pars pas au Portugal ! "Nous avons fait ce choix car il faut garder nos talents. C’est un choix", affirme fièrement Bruno Le Maire. Ah, les riches sont nos talents… Ça se peut, mais ce n’est pas forcément une règle absolue. "Tout cela n’est pas contre les plus démunis, s’indigne le ministre de l’Economie, face à la presse. On crée d’abord des richesses pour, ensuite, financer nos hôpitaux, nos crèches…" Ah ! je n’avais pas compris !…. C’est pour nous, en fait, tout ça !
Mais, patatras… deux secondes après, Gérald Darmanin, son adjoint, lâche cette phrase : "Ce budget, c’est celui de ceux qui vont travailler tous les matins" (dans le texte). Ah ben, là, au moins, c’est clair : les chômeurs, les malades, les précaires, les vieux : vous êtes "déboudgétisés". En un mot : je suis dépitée… et comme c’est mon anniversaire aujourd’hui ... ce soir, il y aura un gros "boudgette" champagne.
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