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Espagne : un policier accusé d'agressions sexuelles lors d'une mission d'infiltration dans les milieux anarchiste et indépendantiste catalan

Ce policier a infiltré durant de plusieurs mois ces milieux et a séduit au moins huit militantes. Ces femmes ont porté plainte pour agressions sexuelles. Elles affirment que, sans cette couverture, elles n'auraient jamais accepté une relation avec cet individu.
Article rédigé par Mathieu de Taillac
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un policier espagnol. (Photo d'illustration) (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

C'est une histoire rocambolesque qui risque de se finir devant la justice. Daniel Hernández Pons, un nom d'emprunt, a commencé sa mission d'infiltration en juin 2020. Objectif : épier et comprendre le fonctionnement des milieux anarchistes et indépendantiste au nom de la police espagnole. Il se présente à cette époque devant un centre social autogéré, un genre de "squat de jour", où des activistes organisent toutes sortes d’activités politiques, culturelles ou sportives.

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Il gagne peu à peu la confiance de ses camarades. Il se grime, copiant le look de ses nouveaux amis avec des boucles d’oreilles et les cheveux en crête. Il porte des tee-shirts à message antifasciste ou hostile à la police, et même une énorme étoile anarchiste tatouée sur le genou. Et de fil en aiguille, il passe d’un groupe à un autre, de ce centre à un collectif de défense du droit au logement, d’une manifestation à une fête bien arrosée.

La question du consentement

Si certains saluent son infiltration, d'autres crient au scandale : le magazine Directa qui a dévoilé l’affaire a en effet obtenu les témoignages de huit femmes, qui affirment avoir eu des relations amoureuses ou sexuelles avec ce mystérieux "DHP". Deux d’entre elles expliquent avoir même été en couple avec lui. Cinq de ces femmes ont porté plainte pour "agressions sexuelles". Elles ne disent pas que ce Daniel les a forcées à avoir des rapports avec lui, mais plutôt que si elles avaient su que c’était un policier infiltré, il aurait été hors de question qu’elles aient le moindre début de relation. 

Cette affaire relance la question du consentement et du mensonge en Espagne. Selon la police, ce sont des techniques relativement habituelles dans les cas d’espionnage. Pour un député indépendantiste catalan, ces infiltrations ne sont normalement autorisées que pour des délits bien particuliers : terrorisme, trafic de drogue ou d’êtres humains, notamment… Ici, entre les anarchistes pacifistes et les collectifs de résidents de quartier, on ne voit pas bien, faute d'explications complémentaires, ce qui justifie ce degré d’implication personnelle.

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