En Suède, "la honte de prendre l'avion" gagne du terrain, la fréquentation des aéroports baisse au profit des gares
Un salon dédié au voyage en train vient de se tenir à Stockholm pour échanger les bons plans pour voyager en Europe.
En Suède, de plus en plus de voyageurs se tournent vers le train plutôt que l'avion. L'objectif est d'avoir un comportement plus vertueux pour dégager moins de CO2 et moins polluer l'atmosphère. Cette attitude porte un nom : c'est le "flygskam", en suédois. Traduction : "la honte de prendre l’avion". Un salon sur ce sujet s'est même tenu le week-end du 30 avril à Stockholm.
"La fierté de prendre le train"
Ces voyageurs qui ont changé leurs habitudes et qui utilisent désormais le train pour partir en vacances, mais aussi pour leurs déplacements professionnels, s'en vantent sur les réseaux sociaux. On appelle cela en Suède, le "train brag", c'est à dire la "la fierté du train".
Le problème : traverser l’Europe en train est plus compliqué que de le faire en avion. Les systèmes ferroviaires sont nationaux, il n’y a pas de réservation en commun, sauf pour quelques pays frontaliers. Ce salon est donc l'occasion d'échanger des astuces sur comment trouver les bons horaires, passer les frontières ou acheter ses billets. "J’ai réalisé qu’il y avait beaucoup de choses à améliorer pour ceux qui voyagent en train, explique Susanna Elfors, la créatrice du salon. C'est difficile de réserver, il faut changer de train plusieurs fois. J’ai commencé avec un groupe Facebook, qui a grandi, beaucoup, et on est 74 000 aujourd’hui".
L’idée est d’inciter les gens à partir en train, que ce soit un plaisir, et pas un sacrifice
Susanna Elforsà franceinfo
Dans les allées du salon, il y a de nombreux jeunes. La plupart se sont engagés par exemple à ne pas prendre l’avion cette année, comme la jeune activiste du climat Greta Thunberg, qui est allé au forum de Davos en Suisse en train.
Effet mode ou changement durable ? Le gouvernement suédois veut être le premier pays neutre en émission carbone, en 2045. "Nous prenons en moyenne cinq fois plus l'avion que les autres, assure Isabelle Lövin, ministre suédoise de l’Environnement. La Suède a déjà mis en place une taxe sur les billets d’avion. On réfléchit à l’introduction de bio-carburant dans le kérosène, pour réduire les émissions. Et le gouvernement investit aussi beaucoup dans les chemins de fer."
Flygskam ou pas, le comportement des Suédois a déjà changé car le nombre de passagers aériens, sur certaines lignes intérieures, a commencé à baisser. En revanche, la fréquentation des trains entre les principales villes du pays, mais aussi celle des trains de nuit, bat des records.
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