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En Finlande, la souveraineté alimentaire est une priorité nationale

Depuis la guerre en Ukraine, certains denrées comme l’huile de tournesol ou le blé commencent cruellement à manquer. Un voisin de la Russie reste cependant serein : la Finlande. Malgré des conditions climatiques assez rudes, elle a travaillé depuis longtemps à sa quasi autosuffisance alimentaire.

Article rédigé par franceinfo - Frédéric Faux, édité par Ariane Schwab
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Une paysanne finlandaise (illustration). (KAÏ HONKANEN / MAXPPP)

Voisine de la Suède et de la Russie, la Finlande est l’un des pays de l’Union européenne le plus au nord de l’Europe. Un tiers de son territoire se situe même au nord du cercle polaire. Elle dispose donc de très peu de terres agricoles. On pourrait logiquement imaginer qu’elle pâtit cruellement de la guerre en Ukraine. Et pourtant, non. Le Global food index de la revue The Economist, qui mesure la  production de nourriture mais aussi sa qualité et son accessibilité, l’a classée l’année dernière au quatrième rang mondial. Et ces performances ne datent pas d’hier.

"Ça a toujours été une priorité politique, explique Sanna-Helena Fallenius, experte au ministère finlandais de l’Agriculture. Après la Seconde Guerre mondiale, il était clair que nous ne voulions pas être dépendants sur des produits importants. On a développé, par exemple, la production de betterave sucrière. On a gardé cette politique même après notre entrée dans l’Union européenne." Le pays est, par exemple, autosuffisant en viande et en céréales, contrairement à son voisin suédois qui n’a pas affiché la même volonté politique.

Lait, betterave, avoine et créativité

Pour compenser un environnement difficile, la Finlande a commencé par mettre en valeur des productions nationales. Elle importe pour 4,8 milliards d’euros de produits alimentaires, mais elle en exporte pour près de deux milliards. Le géant des produits laitiers Valio représente un quart de ce total. L’autre produit phare en Finlande, c’est l’avoine dont elle est le deuxième exportateur mondial. Markku Mikola, en charge de la recherche pour le minotier Fazermills, explique pourquoi cette céréale est particulièrement adaptée au terroir finlandais : "L’avoine est une plante humble, qui arrive même à pousser ici. Nos hivers sont rudes, nos étés courts mais intenses. Et ça c’est bon pour l’avoine."

Et la Finlande ne se contente pas de vendre son grain. Avec les protéines d’avoine, ses entreprises fabriquent des dizaines de produits alimentaires différents, du lait végétal à l’huile, en passant par les farines. Car son autre point fort est l’innovation : la Finlande est un gros producteur de viandes végétales, ou artificielles. Onega, par exemple, est une start-up qui fabrique du blanc d’œuf en cultivant des micro-organismes alimentés avec du glucose. La Finlande a certes très peu de terres agricoles, seulement 7% de son territoire, mais elle a des idées.

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