En Autriche, une fédération musulmane porte plainte contre le vice-chancelier pour "incitation à la haine"
franceinfo décrypte, mardi, la montée des populismes en Europe, notamment en Autriche où la principale fédération musulmane reproche des dérapages au vice-chancelier et patron du parti d'extrême-droite FPÖ.
En cette journée spéciale sur le populisme en Europe, sur franceinfo, coup de projecteur sur l'Autriche où la principale organisation représentant les musulmans du pays a porté plainte le 20 mars contre le vice-chancelier, Heinz-Christian Strache.
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Heinz-Christian Strache est également le chef du FPÖ, le parti d’extrême-droite, au pouvoir à Vienne aux côtés des conservateurs.
Des déclarations du vice-chancelier en cause
Ce sont deux phrases prononcées par Heinz-Christian Strache, il y a quelques jours et que l’IGGÖ, la principale fédération musulmane d’Autriche, a rapportées. La première concerne les jardins d’enfants musulmans qui seraient, d’après le vice-chancelier, des structures où l’on apprend aux enfants "à devenir des martyrs à travers des discours haineux". Dans le second propos incriminé, Heinz-Christian Strache fait un lien entre "le pourcentage de citoyens musulmans" dans un pays et "les conditions d’une guerre civile". L’IGGÖ, qui a porté plainte pour incitation à la haine, a expliqué qu’après les attaques terroristes contre deux mosquées à Christchurch en Nouvelle-Zélande, ce genre de déclarations n’est plus acceptables.
Le FPÖ n’en est pas à son premier dérapage
L’association SOS Mitmensch a passé au crible les prises de paroles de ministres et membres éminents du FPÖ depuis que le parti est au gouvernement, en décembre 2017. Résultat : pas moins de 20 campagnes qualifiées de "racistes" ont été recensées par l’ONG. Des campagnes visant les musulmans et les personnes assimilées comme telles. L’association indique, dans un rapport très détaillé, que c’est une stratégie bien réfléchie du FPÖ pour attiser la haine. Exemple : pour vanter l’arrivée des photos sur les cartes vitales en Autriche, le FPÖ a diffusé une vidéo dans laquelle on voit Ali, un homme coiffé d’un fez, frauder en empruntant la carte de son cousin Mustafa. La voix off explique que cela ne sera plus possible avec les nouvelles cartes vitales. Une stratégie de stigmatisation dénoncée par les ONG et l’opposition politique.
Le FPÖ se défend après la plainte
Il invoque la liberté d’expression. Heinz-Christian Strache explique qu’il ne se laissera pas "museler", et qu’il continuera à critiquer l’islam politique. Selon le parti d’extrême-droite, la plainte de l’IGGÖ serait une initiative "populiste", visant à détourner l’attention des problèmes qui existeraient au sein de l’organisation. En résumé, le FPÖ retourne les arguments qui sont régulièrement utilisés contre lui.
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