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Colombie : le volcan Nevado Ruiz placé en alerte orange, le gouvernement veut éviter une nouvelle "tragédie d’Armero"

Ces derniers jours, les experts ont enregistré une augmentation de l’activité sismique à l’intérieur du cratère. Les autorités ont depuis plusieurs semaines décrété la zone en "situation de catastrophe naturelle" pour pouvoir évacuer les habitants, si besoin.
Article rédigé par franceinfo - Najet Benrabaa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le volcan Nevado del Ruiz, dans la région de Tolima (Colombie), le 10 avril 2023. (- / COLOMBIAN AIR FORCE)

Pour l’instant, on observe de la fumée sortant du cratère nommé "Arenas". Les experts affirment que ces dernières heures, les secousses sismiques à l’intérieur ont augmenté. Cela signifie que la roche à l’intérieur du volcan est en train de se fracturer. À l’extérieur, plusieurs habitants des villes situées à proximité affirment avoir vu des pluies de cendres.

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Les autorités préparent déjà d’éventuelles évacuations de la population. Elles sont en train d’évaluer la capacité d’accueil dans des abris temporaires et les possibles voies d’évacuation. Plusieurs simulations ont été organisées. L’alerte orange a été déclarée le 30 mars dernier et cela faisait 11 ans que les services de géologie colombiens n’avaient pas eu recours à ce type d’alerte. C’est dire les inquiétudes des autorités.

De son côté, le Réseau Hospitalier du Tolima est en alerte rouge, ce qui a déclenché des plans d’urgence dans tout le département, notamment dans les 14 municipalités qui font partie de la zone d’influence du volcan Nevado Ruiz. Selon le service de géologie colombien, l’alerte orange peut être maintenue des jours voire des semaines par sécurité. Le président Gustavo Petro a aussi prolongé le décret de catastrophe nationale pour faire face à une éventuelle éruption du Nevado del Ruiz.

Le souvenir funeste de 1985

Si les autorités sont prudentes, c'est parce que ce n’est pas la première fois que le volcan menace. Sa dernière éruption remonte au 13 novembre 1985. Elle a engendré ce qu’on appelle, ici, la "tragédie d’Armero". L’éruption du volcan avait provoqué la fonte de près de 10 % du glacier de la montagne, comme le raconte cette archive du Monde. Les coulées de boue, de terre et de débris avaient alors dévalé les pentes du volcan à 60 km/h jusqu’à atteindre la ville d’Armero qui se trouvait à 50 km du volcan. Tout a été détruit. Plus de 20 000 habitants sur 29 000 sont décédés ce jour-là.

Cette éruption a eu lieu après 69 ans d’inactivité du volcan. Elle avait surpris les villages voisins. Pourtant, à l’époque, le gouvernement avait reçu des avertissements de la part de plusieurs organismes volcanologiques, et ce, dès l’apparition des premiers signes d’activité volcanique en septembre 1985. Ce qui veut dire deux mois avant l’éruption. Mais aucune évacuation n’avait été ordonnée.

Cette tragédie est très connue, car des vidéos et des photos ont fait le tour du monde, notamment celles d’Omayra Sanchez, une adolescente victime de la tragédie, qui a été piégée pendant trois jours dans la boue et les débris avant de mourir. Cette fois, le gouvernement colombien est très attentif et réactif. Tout est fait pour éviter que l’histoire ne se répète.

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