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Chili : les autorités locales veulent arroser le désert d'Atacama pour qu'il fleurisse chaque année

Le phénomène se produit naturellement tous les cinq ans. Mais les autorités locales souhaitent arroser le désert pour que les fleurs apparaissent chaque année afin d'attirer les touristes. Une hérésie pour les scientifiques. 

Article rédigé par franceinfo, Justine Fontaine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le désert d'Atacama au Chili en fleur, le 7 octobre 2021.  (JOSE CAVIEDES / MAXPPP)

Au Chili, c'est un phénomène naturel unique au monde. Tous les 5 à 7 ans, une partie du désert d'Atacama, le plus aride de la planète, se couvre de fleurs aux tons roses. Et ce magnifique paysage attire touristes et photographes.

À l'heure où le tourisme international n'a pas encore vraiment repris au Chili à cause de la pandémie, voici ce qu'a expliqué un représentant local du ministère de l'Agriculture : "Nous souhaitons que ce patrimoine biologique puisse s'exprimer tous les ans", dit-il. À ses côtés, le préfet de région a ajouté vouloir "provoquer ce phénomène et ne pas attendre qu'il se produise de lui-même". Les autorités locales veulent donc arroser trois hectares de désert. Elles espèrent ainsi attirer davantage de visiteurs qu'avant. Enfin il s'agit d'étudier aussi les graines de ces plantes, pour comprendre comment elles arrivent à survivre avec si peu d'eau.

Mauvaise idée alertent les scientifiques

Plusieurs chercheurs et chercheuses qui étudient les écosystèmes et les plantes du désert d'Atacama ont très vite réagi. Pour eux, arroser le désert, c'est une hérésie. C'est aussi absurde que de vouloir assécher une zone humide pour l'étudier, souligne l'un d'eux (lien vers un article en espagnol).

Cette expérimentation risque de tuer des micro-organismes très fragiles qui vivent dans le sol du désert d'Atacama, et de mettre en péril la biodiversité dans les zones d'expérimentation. Les chercheurs rappellent que ces écosystèmes sont uniques au monde et composés de très nombreuses espèces qui n'existent nulle part ailleurs qu'au Chili : des plantes, des insectes, des oiseaux et d'autres petits animaux.
Autre crainte soulevée par une botaniste (lien vers un article en espagnol) : comment sera apportée l'eau sur place ? Elle prévient que des camions citernes pourraient écraser les petites galeries souterraines creusées par les animaux et les insectes.  

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