Un arbre par élève de sixième : la promesse d'Emmanuel Macron qui cache une fôret de mauvaises nouvelles

Dans le cadre de son objectif de reboisement du pays le président de la République souhaite que chaque élève de sixième plante un arbre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le président de la République, Emmanuel Macron, souhaite que chaque élève de sixième plante un arbre. Photo d'illustration (JEAN-PIERRE PLUVY / RADIO FRANCE)

Un conifère, un arbuste ou un feuillu. Le président de la République a annoncé, lundi 4 septembre, durant son interview sur la chaîne du youtubeur HugoDécrypte, que désormais chaque élève de sixième planterait un arbre. Grâce à eux un milliard d’arbres verraient le jour.

Ces arbres ne survivront pas tous. Le ministère de l’Agriculture l’admet lui-même, près de 40% des arbres nouveaux plantés en 2022 n’ont pas survécu, victimes de la chaleur qui n’en finit plus, et de la sécheresse. Alors les promesses de reboisement du président et d’autres responsables politiques c’est un peu l’arbre qui cache une forêt de mauvaises nouvelles.

>>Crise de l'énergie : avec son plan de sobriété, le gouvernement joue (aussi) sa crédibilité environnementale

Des fôrets déjà asphyxiées

La mauvaise nouvelle c’est que les arbres ne parviennent plus à remplir leurs missions primordiales de rafraîchissement de la planète, de décarbonation et d’oxygénation. Pour réduire ses gaz à effet de serre, la France espère que les arbres vont absorber 39 millions de tonnes de CO2 par an d’ici 2028. Un défi qui semble difficile à relever, alors que d’après les scientifiques les forêts françaises ont perdu plus de la moitié de leur capacité d’absorption. Certaines forêts en Corse et dans le Grand-Est sont même devenues émettrices de carbone. Comment continuer d’absorber du CO2 quand partout on continue d’abattre des arbres pour mener des projets de construction.

Le jeudi 30 août 2023 sur le chantier de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse, des engins de chantier, protégés par un important dispositif policier, ont abattu, en pleine nuit, de vieux arbres bicentenaires. La société en charge des travaux promet de replanter cinq arbrisseaux pour chaque arbre impacté. Mais il faudra attendre de 20 à 30 ans pour que ces petits arbres absorbent réellement du carbone, s’ils survivent.

>>INTERVIEW. "Si la forêt meurt, c’est notre propre survie qui est en jeu", l'émission Le Monde de Jamy alerte sur la sauvegarde de nos forêts

Les arbres se sentent abattus, eux qui nourrissent, rafraichissent, émerveillent par leur beauté, favorisent la vie animale, ils se demandent si nous ne sommes pas en train de nous planter !

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.