Téléphone portable : un mouvement venu d'Espagne pousse des parents à promouvoir une "adolescence sans mobile"
En France et en Europe, un adolescent sans portable, est-ce que ça existe encore ? Disons qu'il y a des exceptions qui confirment cette règle, généralisée mais non écrite, qui veut qu’aujourd’hui un adolescent ne peut plus vivre sans téléphone portable. En Espagne, la presse raconte comment un mouvement de parents souhaitant stopper "la croissance inquiétante de l’utilisation incontrôlée des réseaux sociaux et d’internet" par les jeunes est en train de devenir un phénomène de société. Un débat extraordinaire va être organisé durant la semaine du lundi 13 novembre par le Conseil gouvernemental scolaire de Catalogne.
Ce mouvement, né en Catalogne et baptisé "Adolescence sans mobile", est né d’une simple discussion entre parents d’élèves sur WhatsApp. Il s’est répandu en quelques jours comme une trainée de poudre dans tout le pays, de Madrid au Pays basque, en passant par l’Andalousie, les îles Canaries ou la Galice.
Des parents très soutenus en Espagne
Ces parents avancent groupés pour se sentir plus forts. Officiellement soutenus par l’Agence espagnole de protection des données, ils sont aussi rejoints par l’Ordre des médecins madrilènes. L’occasion permet à ces derniers de rappeler les preuves scientifiques des dommages neurologiques liés aux écrans chez les plus jeunes : "pertes de mémoire, difficulté de compréhension, diminution de la capacité d’attention".
Le téléphone portable n’est pas qu’un objet et les parents d'adolescents se sentent démunis. Ce mouvement citoyen espagnol est en train de prendre une dimension politique. Face à cette pression des parents, le Conseil scolaire, un organisme rattaché au gouvernement catalan, va organiser cette semaine un débat extraordinaire. Des manifestations de parents s’organisent en parallèle pour que les députés s’emparent du sujet à Madrid.
En France, une loi peu influente ?
En France aussi des parents s’organisent. Un groupe Facebook intitulé "Parents unis contre les smartphones avant 15 ans" réunit plus de 17 000 personnes et certains responsables politiques tentent de mettre au jour le débat. La loi pour la majorité numérique, promulguée en juillet dernier, devait permettre de renforcer les obligations des plateformes envers les moins de 15 ans. Ce texte constituait enfin une petite avancée pour protéger les adolescents, mais cette loi a du plomb dans l’aile.
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Le commissaire européen Thierry Breton, a promis de la torpiller, allant jusqu’à demander officiellement son abrogation dans un courrier au gouvernement français.
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