"Le harcèlement sexuel laisse des traces" : la dégradation des poitrines des statues comme symbole des violences faites aux femmes
L’association Terre des femmes a placé, début mai, derrière La jeunesse de Brême, La femme du Rhin à Berlin et Juliette Capulet à Munich, trois statues allemandes, de grandes pancartes avec l'inscription : "Le harcèlement sexuel laisse des traces". À force de les toucher, sans raison, les seins de bronze ont perdu leurs couleurs. Sur le buste des statues et nulle part ailleurs, des traces de décolorations sont apparues, dues aux mains baladeuses de trop nombreux inconnus. Des hommes n’ayant pas honte de poser fièrement en photo la main sur ces poitrines dénudées. Ces seins seraient devenus, selon l’association, les témoins de "plusieurs décennies d’agressions sexuelles".
Une tendance internationale puisque partout dans le monde, les statues de femmes portent les mêmes traces d’usure, au point qu’à Dublin les autorités ont récemment demandé aux touristes d’arrêter de tripoter le décolleté de l’une d’entre elles, La poissonnière Molly Malone. Sans parler de la statue de Dalida à Montmartre dont les seins sont eux aussi totalement décolorés puisque, selon la légende, les toucher porterait bonheur. Très ironique quand on sait que la vie de Dalida fut ponctuée de séparations, de drames et de suicides.
Dénoncer l'absence de consentement
Tout cela reste bien sûr symbolique, le jour n’est pas encore arrivé où les statues de bronze se rendront au commissariat pour porter plainte pour qu’on leur lâche les seins. Mais rien ne les empêche de dénoncer cette absence de consentement à toutes ces mains baladeuses puisqu’on imagine mal que Juliette Capulet laisse un autre que Roméo s’approcher de sa poitrine. Rien ne nous empêche d’inviter toutes les femmes qui ne sont ni de bronze, ni de marbre, à dire stop aux seins touchés contre leur volonté.
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