En Inde, une radio milite pour l'émancipation des femmes

Une radio dans le nord du pays, "La voix des Mewatis", lutte pour la libération des femmes dans une région où les mariages précoces sont courants et où la violence à leur égard est la norme. Progressivement la vie de ses auditrices change.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des agricultrices de la région de l'Haryana, en Inde, protestent contre les nouvelles réformes agricoles du gouvernement à l'occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2021. (MAYANK MAKHIJA / NURPHOTO via AFP)

La radio est toujours le média préféré de millions d'Indiens, et dans le nord du pays une ONG a su mettre cette passion à profit pour soutenir l'émancipation des femmes. Au point que le New York Times a récemment consacré un article à une radio communautaire, en Inde, qui a changé la vie de nombreuses femmes.

Le nom de cette radio c’est Alfaz-e-Mewat – littéralement "La voix des Mewatis", du nom du peuple qui habite la partie septentrionale de l’État de l’Haryana, en Inde du Nord. Dans cette région où les mariages précoces sont courants et où la violence à l'égard des femmes est la norme, tous les jours pendant treize heures, des journalistes proposent "un mélange de divertissement, d’éducation, de thérapie de groupe et de renforcement de l’autonomie des femmes"  à 225 villages. Des programmes diffusés en hindi, en ourdou et en mewati.

Petit à petit le poste de radio fait bouger les choses

Pour ces femmes, le simple fait d’entendre à la radio des programmes conçus pour elles et qui parlent de leurs problèmes représente un énorme changement. Le correspondant du New York Times raconte ainsi l’histoire de Bhagwan Devi, qui avait reçu un poste de radio en cadeau de mariage, lorsqu’elle avait 16 ans. Aujourd’hui elle milite pour la construction de toilettes à l’intérieur des maisons, pour que les femmes n'aient plus à se rendre dans les champs pour faire leurs besoins sous le regard des hommes.

À bas bruit, les codes sont inversés. Des auditrices entrent en contact avec les services de protection contre les violences domestiques, d'autres rêvent d'aller travailler à l'étranger ou poussent leurs filles vers les études pour qu'elles accèdent à des postes généralement occupés par des hommes. Qui a dit que la radio n’était plus un média d'avenir ?

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