Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir du dinophysis, cette microalgue toxique qui touche les moules en France
La saison des moules vient à peine de commencer et, déjà, en Charente-Maritime, elle a été brutalement stoppée. Plus question de vendre les moules sur les étals des marchés : la présence de dinophysis, une microalgue, responsable d'intoxications alimentaires. Elle serait à l’origine de trois quart des arrêtés d’interdiction de vente de moules en Bretagne et en Pays de la Loire depuis 2004.
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Car la moule est une grande mangeuse de ces microalgues. Or, si la plupart ne posent pas de problème, la dinophysis produit des toxines pas vraiment compatibles avec l'organisme humain. Or, avec le réchauffement de l’eau et le CO2 dans l’atmosphère, il y en a de plus en plus dans les océans et les mers.
Contrairement à l’huître qui a tendance à faire sa difficile, la moule mange tout ce qui flotte à sa portée. Y compris la pollution des champs et des villes, tels que les métaux lourds, nitrates, phosphates, plastiques, et résidus de crème solaire. La moule est d'ailleurs considérée par certains comme un véritable "aspirateur à pollution", au point que certains scientifiques l’utilisent comme sentinelle.
Du moins, tant qu’ils le peuvent : en Espagne, l’été 2022, les mytiliculteurs ont perdu l’essentiel de leur production à la suite d’une canicule marine, une eau à près de 30 degrés pendant plusieurs semaines. En Normandie, la moule a carrément disparu à l’état sauvage, et mes élevages "de bouchot" subissent les attaques d’araignées de mer voraces, mais aussi de goélands et de dorades, qui auraient, selon les scientifiques, développé de nouveaux comportements dus au réchauffement de l’eau de la Manche.
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