Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir des chocolats Kinder, un an après le scandale sanitaire
Il y a un an, l'entreprise Ferrero traversait le plus gros scandale sanitaire de son histoire. Des chocolats Kinder contaminés à la salmonelle ont rendu malade près de 500 enfants dans toute l’Europe, une centaine en France, majoritairement des enfants de moins de 10 ans. Plus de vingt d'entre eux avaient dû être hospitalisés.
Les consommateurs ont ensuite boudé les célèbres chocolats : jusqu'à 40% de chiffre d'affaires en moins pour Pâques, cette année-là. Mais l'entreprise est restée loin du boycott : Ferrero annonce même un chiffre d’affaires de 14 milliards d’euros, contre 12 milliards et demi l'an dernier, grâce aux ventes tirées par les bonnes performances de Nutella, Ferrero Rocher et Kinder Bueno.
Après les rayons des supermarchés, Ferrero veut conquérir les boulangeries françaises. Le directeur général France de Ferrero annonçait d'ailleurs, dimanche 5 mars, dans le JDD avoir signé un gros contrat avec le plus grand réseau de boulangeries en France : Marie Blachère, pour des pains au lait et des millefeuilles...au Nutella.
Ferrero reste loin des tribunaux
Malgré le scandale sanitaire, Ferrero n'a pas été mis en examen, contrairement à l'affaire des pizzas Buitoni (contaminées, elles aussi, à la salmonelle), dans laquelle une information judiciaire est ouverte.
De nombreuses questions restent en suspens : comment de la salmonelle, cette bactérie pouvant avoir de graves conséquences pour de jeunes enfants, s’est-elle retrouvée dans des lots de Kinder Surprise, Mini Eggs, ou SchokoBons ? Comment des produits contaminés se sont retrouvés jusqu’en avril alors que la bactérie avait été détectée dès le mois de décembre dans une usine belge ? Pourquoi l'entreprise a-t-elle attendu plus de dix jours pour rappeler ses produits après avoir été alertée par les autorités britanniques ? Ferrero assure aujourd’hui avoir investi des millions pour renforcer sa sécurité alimentaire, mais toutes ces questions restent en suspens.
L’entreprise mène actuellement d’autres combats, toujours en Belgique, mais plutôt du côté de la Commission européenne, où Ferrero met tout en œuvre pour empêcher la mise en place d'un Nutri-Score européen, ce logo qui aide à choisir les meilleurs aliments pour leur santé. Le Nutri-Score a déjà été adopté en France par des centaines de marques, mais pas par Ferrero, qui le juge discriminatoire. En Europe, la Commission devait prendre une décision avant la fin de l’année, mais le sujet n'est même plus à l’agenda, comme tué dans l’œuf…
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