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Dans la peau de l'été : le "summer body"

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau de l’été, de ses symboles et de leur histoire.
Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Femme sur une plage (JORGE ZAPATA / EFE)

Le "summer body", ou plutôt l’injonction au "summer body", occupe nos espaces avec ses défis minceur et ses publicités. Cette tyrannie du "corps parfait sur la plage" cache un arbitraire qui ne dit pas son nom, "parfait" étant évidemment synonyme de minceur. 

L'expression "summer body" apparaît pour la première fois en 1960, dans une campagne pour une chaîne de salons d’amaigrissement. Une autre expression plus vieillotte a précédé, datant de 1920, à la sortie de la Première Guerre mondiale : "Les travaux du corps avant l’été".

Les journaux féminins commencent alors à prôner la finesse, la tonicité et l’élégance. En 1933 dans le magazine Votre Beauté, sont même détaillées les proportions idéales des femmes, avec des tableaux chiffrés... C’est aussi dans les années 30 qu’apparaissent les premiers concours des reines de l’été.

#ObjectifBikini versus #BodyPositive

Depuis lors, le corps des femmes est resté soumis au jugement collectif, de préférence sans cellulite, et sans rondeurs. C'est encore le cas aujourd'hui, puisque des hashtags comme #ObjectifBikini ou #SummerBodyChallenge ont été créés. Pourtant, le diktat du corps parfait est de plus en plus remis en cause, avec la naissance d’un nouveau mouvement, le "body positive". 

Né aux USA dans les années 90, ce mouvement est aussi appelé "body-positivisme", "body pos’" ou "body positivity", et il invite à assumer ses formes. Le hashtag #BodyPositive renvoie désormais à des millions de posts sur Instagram, avec ses dérivés #FiereDeMonCorps, #CelebrateMySize ou encore #LoveYourself.

Le body positivisme contre le reste du monde

Depuis 2021, le réseau Pinterest va plus loin, en interdisant les annonces comportant du contenu sur la perte de poids. Mais le body positivisme n'est pas forcément facile à mettre en pratique, quand le reste du monde continue de véhiculer des diktats de beauté : selon une enquête publiée il y a quelques semaines, près de 5 Français sur 10 sont gênés à l’idée de se retrouver en maillot de bain sur le sable.

La majorité des femmes, qui sont d’ailleurs 60% à commencer un régime avant l’été, au-delà du diktat du "summer body", sont à l’évidence encore bien trop souvent définies par leurs corps. Pourtant, il pourrait suffire de calmer cette angoisse pour que le corps aille mieux.

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