Fabrice Luchini tout en sobriété dans "L'Hermine"
Comme un symbole, un acte d'espoir, une façon de dire qu'il faut continuer, les salles de cinéma ont rouvert leurs portes dans la capitale, très peu de temps après les attentats il y a une semaine à Paris, et les distributeurs ont, pour la plupart, décidé de maintenir la sortie de leurs films.
A l'affiche aujourd'hui de "Cinéma week-end" : Thomas Bidegain, le réalisateur des Cowboys , film qui sortira bien la semaine prochaine, même s'il évoque le djihadisme, John Turturro aussi pour vous donner envie de vous rendre à l'expo Scorsese, et puis Fabrice Luchini est à l'affiche depuis mercredi de L'Hermine de Christian Vincent.
Dans L'Hermine , Fabrice Luchini est un président de cour d'assises détesté et détestable, et qui pourtant va s'adoucir grâce au simple regard d'une femme sur lui. Derrière le film de procès, il y a donc une histoire d'amour émouvante portée par un Luchini inattendu, sobre et touchant.
John Turturro, qui sera bientôt à l'affiche du nouveau film de Nanni Moretti, Mia madre , vous conseille de ne pas manquer l'exposition et la rétrospective consacrées à Martin Scorsese à la cinémathèque à Paris. Le comédien, qui a tourné dans Raging Bull et La Couleur de l'argent , vous incite à aller redécouvrir, parmi les multiples facettes de Scorsese, celles qui l'ont le plus marqué : le Scorsese passeur d'image, et puis le Scorsese peintre de la communauté italo-américaine : "Ses films m'ont beaucoup impressionné. Son documentaire sur ses parents, Italianamerican, Taxi driver, Mean streets : c'était comme une reconnaissance d'une même culture de la part de quelqu'un qui aimait autant le cinéma américain que les films européens. Je me suis reconnu là-dedans. Et puis il y a son amour du cinéma : c'est grâce à lui que j'ai découvert Michael Powell, que j'adore, Colonel Blimp est un film qui m'a renversé ! Marty nous transmet tout cela, et c'est immense ."
Les Cowboys en salle mercredi prochain
Un film la semaine prochaine résonnera fortement avec l'actualité : dans "Les Cowboys ", film aux allures de western moderne, le cinéaste Thomas Bidegain suit la longue quête d'un père qui cherche sa fille partie faire le djihad dans les années 90. Un film rattrapé donc par l'actualité, raison pour laquelle, justement, il n'était pas envisageable, pour Thomas Bidegain, et même si la question s'est posée, de le déprogrammer : "Je pense qu'il n'y a pas de sujet interdit. Qui va nous interdire des sujets ? Et puis c'est un film sur ceux qui restent, sur nous : comment est-ce qu'on peut réagir ? Comment est-ce qu'un père peut devenir fou ? On ne peut pas vouloir raconter le monde et se soustraire au regard des gens quand le monde nous rattrape. Et on ne peut pas se dire que l'état islamique va décider de la sortie des films en France ."
Le box-office
Si la fréquentation est en baisse dans les salles parisiennes, l'impact des attentats n'est pas le même selon le genre des films à l'affiche. Pour l'instant, les spectateurs se tournent plutôt vers le divertissement ou les sentiments : au classement hebdomadaire, 007 Spectre réalise le meilleur démarrage de l'année avec plus de 2,2 millions d'entrées en une semaine, et parmi les nouveautés de ce mercredi, derrière Hunger games-la révolte partie 2 , Fabrice Luchini en homme amoureux dans L'Hermine a réussi a séduire près de 30.000 spectateurs en une journée.
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