Cinéma week-end. Olivier Assayas et Kristen Stewart, complices encore une fois
"Personal Shopper" confirme la belle émulation entre le réalisateur français et l'actrice américaine. "Une semaine et un jour", un premier film israélien à découvrir.
Il y a chez Olivier Assayas une liberté d'écrire et de mettre en scène
Liberté qui se fait rare au cinéma, ça tombe bien, avec Personal Shopper, cette audace est au service de la star d'Hollywood la plus libre du moment, Kristen Stewart. Entre la jeune actrice capable de passer de Twilight à Woody Allen et l'intello parisien qui à l'âge d'être son père, la complicité va crescendo. Après Sills Maria, Personal Shopper illustre à quel point une actrice peut inspirer un réalisateur et réciproquement.
Kristen Stewart a une liberté de mouvement unique à Hollywood
Kristen Stewart joue une acheteuse personnelle pour star people frivoles, qui après la perte de son frère jumeau attend que son double disparu lui envoie un signe depuis l'au-delà. Assayas ose les apparitions de fantômes ; à Cannes où il a tout de même reçu le prix de la mise en scène, les grincheux ont ricané, là où il y avait lieu d'admirer la performance d'une actrice qui incarne la souffrance avec une sensibilité, une intériorité à montrer dans les écoles françaises. Olivier Assayas l'avoue, Kristen Stewart a fait bien plus que ce qu'il attendait d'elle.
Le thème d'Une semaine et un jour n'est pas très joyeux
Mais l'israélien Asaph Polonsky parvient dans ce premier film à nous faire rire en racontant l'histoire d'un couple qui vient de perdre son fils adolescent. Shiv'ah en Israël, c'est la semaine de deuil total, dans un huis-clos familial étouffant, le film commence le jour d'après.
Eyal et Vicky se retrouvent seuls et chacun réagit à sa manière : elle surinvestit les tâches quotidiennes, lui déconnecte du réel et se met comme un gamin attardé à fumer des pétards avec le fils de leurs voisins, un ado pas très futé mais sympa, qui devient le troisième personnage clef du duo de parents ravagés par le chagrin.
Asaph Polonsky, dont on devine qu'il est un fan des frères Coen, arrive à distiller de l'humour dans la tragédie, il raconte surtout l'immense amour qui lie ses personnages.
Une vie de Stéphane Brizé, récompensé par le Prix Louis Delluc
Enfin les jurés du Prix Louis Delluc ont eu la bonne idée de décerner leur récompense annuelle cette semaine à Une vie de Stéphane Brizé, adaptation du roman de Maupassant et toujours à l'affiche. S'attaquer à un classique de la littérature, en filmant en costumes d'époque, mais avec un œil très contemporain, c'est osé, réussi. C'est surtout l'occasion de découvrir une jeune actrice, Judith Chemla, que le public du théâtre connait mieux que celui du cinéma, et c'est Stéphane Brizé qui en parle le mieux: "C'est quelque chose d'unique, Judith Chemla!".
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