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Cinéma week-end du samedi. "Tel Aviv on Fire", l'humour comme arme pacifique

"Tel Aviv on Fire", le film franceinfo de la semaine, est une comédie du palestinien Sameh Zoabi.   

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Tel Aviv on fire" de Sameh Zoabi (PATRICIA PERIBÁÑEZ)

Le réalisateur Sameh Zoabi n'épargne personne, chacun en prend pour son grade dans Tel Aviv on Fire, une farce orientale sur fond de conflit israélo-palestinien.

Quadragénaire qui se qualifie lui-même comme appartenant à la génération des accords d'Oslo, quand la paix semblait encore possible, arabe israélien qui a fait ses études à Tel Aviv, Sameh Zoabi préfère l'humour au désespoir et nous montre que ces deux communautés ont des valeurs communes.

Salam est un palestinien flegmatique qui doit passer un check point chaque jour pour aller travailler à Ramallah. Quand l'officier israélien qui le contrôle apprend qu'il fait partie de l'équipe qui tourne un soap opera palestinien sur fond de guerre des 6 jours, très apprécié par les juifs venus du monde arabe, dont sa femme, une relation débute entre ses deux hommes, entre méfiance et domination. 

Je me suis dit que je pouvais garder l'humour du soap opera et me servir des dialogues ringards pour dire ce que je voulais sur le plan politique

Sameh Zoabi

Le militaire israélien veut influencer le scénario de la série, le pseudo scénariste palestinien l'amadoue avec du houmous. C'est aussi drôle qu'ancré dans une réalité aussi présente que le mur qui sépare ces peuples au cousinage troublant. Pour passer au-delà des préjugés, le film dans le film, ce soap opera kitsch à souhait offre à Sameh Zoabi un outil idéal.    

Curiosa de Lou Jeunet 

La comédienne Noémie Merlant, vue dans Le ciel attendra, Le retour du héros et récemment Les drapeaux de papier, confirme un peu plus son talent prometteur, elle met toute la physicalité de son jeu au service de Curiosa de Lou Jeunet, où elle est aimée et désirée par deux hommes que tout oppose dans une fin de XIXe siècle entre convention bourgeoise et libertinage. 

Comme si de rien n'était d’Eva Trobisch 

Tout aussi troublante et talentueuse est la comédienne Aenne Schwartz dans Comme si de rien n'était d'Eva Trobisch. Le renouveau du cinéma allemand est bien là, ce film sur le viol apporte une vision inédite de ce crime qui prend ici la forme d'un geste banal et refoulé.

Aenne Schwartz est Janne, jeune femme violée par un ancien camarade d'école lors d'une soirée arrosée. La culpabilité médiocre de cet homme, la résilience de sa victime, jusqu'à un certain point, et la scène du viol filmée comme jamais, laissent le spectateur sans voix, c'est d'une grande maîtrise.

Shazam! de David F. Sandberg 

Dans le match DC Comics-Marvel, c'est le premier qui marque un point. Shazam est une réussite à l'humour potache. Billy Batson, ado orphelin reçu dans une famille d'accueil loufoque est appelé pour être LE super héros du moment, il lui suffit de dire Shazam! et hop, il a un corps d'adulte bodybuildé mais toujours 14 ans dans sa tête. 

La lutte contre le méchant Thaddeus est gaguesque, le match Zachary Levy-Mark Strong est bien plus drôle qu'un duel Avengers-Thanos et DC Comics se marre d'autant plus que Shazam est issu d'un vieux personnage qui a donné celui de Marvel.    

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