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Chroniques du ciel. Un trafic aérien revu à la baisse pour 2021

Des perspectives toujours bien ternes de l’IATA, l'association internationale du transport aérien, pour 2021, face à une pandémie à l’issue toujours incertaine. 

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le trafic aérien revu à la baisse par IATA, à 43% de son niveau d'avant la crise sanitaire, contre 51% prévu en décembre 2020. (SADIK DEMIROZ / GETTY IMAGES)

Mois après mois, l’Association internationale du transport aérien voit s’éloigner les perspectives d’une reprise rapide du trafic mondial. En cause, des campagnes de vaccination globalement plus lentes que prévu, et très disparates entre les différentes régions du monde, et l'extrême prudence des gouvernements, qui ne sont pas prêts à lever les restrictions qui pèsent sur les voyages.

2021, une année encore difficile

Conséquence,  les compagnies aériennes s'attendent à une année encore très difficile. Leurs pertes cumulées devraient atteindre 47,7 milliards de dollars, soit 9 milliards de plus que les précédentes projections de IATA en novembre dernier. Cette année, le trafic aérien ne devrait retrouver qu’à peine 43% de son niveau de 2019.

 

C’est loin de représenter une véritable reprise, estime Willie Walsh, le nouveau directeur de l’IATA. Le trafic international va mettre du temps à redémarrer malgré l’optimisme des compagnies américaines, qui rétablissent actuellement leurs capacités d’avant crise. American Airlines, a remis toute sa flotte en service et Delta Airlines, a abandonné la neutralisation du siège du milieu.

Le trafic domestique redémarrera beaucoup plus vite

Boosté par la croissance économique, l'épargne des consommateurs, et leur forte envie de voyager, toujours bien présente, le trafic domestique devrait redémarrer plus vite. Les compagnies américaines seront celles qui s’en sortiront le mieux cette année, en raison de la taille du marché domestique outre-Atlantique. L’Europe restera à la traîne, selon IATA, les grandes "majors" européennes étant beaucoup lentes à réagir sur un marché intérieur plus limité.

 

L’activité cargo continuera de croître, toujours portée par l'e-commerce, l'acheminement des vaccins ou autre produits pharmaceutiques et un manque de capacité. Elle pourrait à l’avenir représenter 30% de leur chiffre d’affaires contre 15% à 20% aujourd’hui.

 

Deux sujets d’inquiétudes pour l’IATA, le prix du pétrole, de nouveau défavorablement orienté à la hausse, pour des compagnies qui n’ont pu suffisamment réduire leurs coûts fixes pendant la crise, et la volonté de certains gouvernements ou aéroports qui souhaitent faire payer les compagnies pour renflouer leurs pertes sur des services comme la sûreté ou la sécurité. Des services qui n’ont pas forcément été assurés faute de passagers.

Willie Walsh, pointe du doigt l'aéroport de Londres Heathrow qui souhaite élargir sa base de coûts réglementés. En France, l’Etat s’apprête à réclamer aux compagnies 550 millions de taxes d’aéroports pour 2020.

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