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Chroniques du ciel. 2020 : année cruciale pour Boeing

Le nouveau patron de Boeing, David Calhoun a officiellement pris ses fonctions. Son objectif : rétablir la confiance et faire revoler le 737 MAX dès cette année.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un Boeing 737 MAX sur un tarmac à Renton, dans l'Etat de Washington, le 12 mars 2019. (JASON REDMOND / AFP)

Il promet humilité, transparence et responsabilité. David L. Calhoun, 62 ans, a officiellement pris, lundi 13 janvier 2020, les commandes de Boeing, en lieu et place de Dennis Muilenburg, brutalement limogé le 23 décembre dernier, pour sa gestion jugée catastrophique de la crise du 737 MAX.  

Le 737 MAX : la pire catastrophe industrielle pour Boeing depuis 1916

Ancien cadre dirigeant de General Electric et de la société d’investissements Blackstone, David Calhoun, ce financier de 62 ans, hérite d’une entreprise frappée par la pire catastrophe industrielle de ses 103 ans d’histoire, en octobre 2018 et mars 2019, après deux accidents qui ont provoqué la mort de 346 personnes, et cloué au sol le best-seller de Boeing, pourtant commandé à plus de 5 000 exemplaires.  

Les déboires du MAX ont déjà coûté à Boeing près de 10 milliards de dollars et la facture devrait encore s’alourdir lors de la publication des résultats du quatrième trimestre, fin janvier. D’autant que cette crise est loin d’être terminée. Depuis mars dernier, les 737 MAX s’entassent par centaines sur les parkings des usines d’assemblage de Boeing à Renton dans l’État de Washington  

Pour endiguer cet engorgement, l’avionneur a dû stopper la production du MAX depuis le 1er janvier dernier, ce qui ne sera pas sans conséquence, sur les nombreux sous-traitants dont CFM International, la société commune entre l’équipementier français SAFRAN et General Electric, qui fabrique le moteur LEAP, monté sur les 737 MAX.  

Au plus vite, David Calhoun doit relever le défi de faire redécoller le 737 MAX et rassurer les investisseurs, les compagnies et les passagers. Ce qui semble loin d’être gagné. La FAA, l’Aviation civile américaine, et l’EASA, l’Agence européenne pour la sécurité aérienne, n’ont toujours pas certifié les modifications apportées par Boeing sur le système anti-décrochage MCAS du 737 MAX, à l’origine des deux accidents.        

Relations tendues entre l'aviation civile américaine et Boeing

Et les relations ne sont pas au beau fixe, entre l'Aviation civile américaine et l'entreprise, après la divulgation, il y a quelques jours de messages embarrassants de salariés de l’avionneur, dénigrant la FAA et se vantant de pouvoir faire certifier le 737 MAX, avec une formation à minima pour les pilotes.  

Dans un souci de transparence, ces messages ont été transmis aux parlementaires américains qui enquêtent sur les conditions de certification du MAX. Parmi ces messages, au ton acerbe, des échanges entre pilotes d’essais de chez Boeing faisant état des problèmes rencontrés avec les simulateurs de vols du MAX. 

Au printemps dernier, l’optimisme de Dennis Muilenburg avait conduit American Airlines, Southwest et United, à supprimer le MAX de leurs programmes de vol pour une courte période. Face aux nombreuses incertitudes, les trois compagnies ont finalement annulé les vols du MAX pour encore plusieurs mois. Clairement, Boeing n’est toujours pas sorti d’un profond marasme.       

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