C'était comment ? L'artiste Banksy affiché dans les locaux du FN
Marine Le Pen a inauguré, mercredi 16 novembre, son QG de campagne pour la présidentielle, dans l'ouest parisien. La présidente du FN a également dévoilé son logo, une rose bleue, et un slogan "Au nom du peuple". Nathalie Bourrus y était.
C’était… la grande récup'. L’histoire se passe au 2ème étage d’un immeuble de la rue du Faubourg Saint-Honoré, à quelques pas de l’Elysée, à Paris. De là à imaginer que Marine Le Pen espère faire de la récup’ avec le palais présidentiel, on va se calmer un peu pour le moment.
Tel du bétail, suant et soufflant, la presse se retrouve agglutinée sur les caciques du Front : "Gilbert Coulard", "Florian Philippon", "David Racine", et même l’ancien Bruno Gollnisch.
Je manque de basculer dans les petits fours. Je me rattrape, à la chemise de Sébastien Chenu :" Ah bonjour, vous allez bien ?" Dans ma tête : "Je le connais, je le sais je le connais, mais il vient d’où ? Ah oui, il vient de l’UMP... la belle recrue, la belle récup’ !" Alors que des photographes sont à deux doigts de renverser les ordinateurs du QG, voilà Marine Le Pen.
La présidente du FN entre, blondeur impeccable, tailleur sombre, nickel. Au dessus d’elle, le nouveau logo : "C’est une rose bleue", explique-t-elle.
La rose a été assimilée à la gauche, le bleu à la droite, ça tombe bien, nous nous situons au dessus des partis"
"Cette rose est sans épine", ajoute Marine Le Pen. "Les épines, on les laisse au PS." Gros rires de ses lieutenants. Moi : "Et le prénom Marine ?" Elle : "Dans la rue, les gens m’appellent Marine, et vous-même, la presse, je le sais, vous m’appellez Marine." Encore un joli coup de récup, tout est bon à prendre.
Le slogan : "On a choisi "Au nom du peuple", seul lui est souverain, je vous rappelle." Au nom du Peuple : ça viendrait pas de la Constitution de 1793 ? Mais si… et aussi de manifestes révolutionnaires, comme celui de 1848. La magistrale récup’.
Tout est bon à prendre dans l’Histoire
Sur les murs de la salle, des affichettes, une image d’Irlande du Nord en révolte, revisitée par l’artiste de rue, Banksy ; on y voit un homme, un foulard sur la bouche, en train de balancer des fleurs en guise de projectile. Banksy, au QG du Front National, celui-là même qui défend les migrants.
Je demande à Florian Philippot si cette récup’ n’est pas un peu trop ? "Non, pourquoi, ça vous choque ?" Moi : "Oui, le détournement de l’Histoire des peuples, est délicat non ?" Lui : "Non, l’Histoire appartient à tout le monde."
Je regarde de nouveau ce mur et j’aperçois alors un portrait de Brigitte Bardot repeint en bleu. Ouf, on est bien au Front National.
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