On peut être mineur, sans revenu et pour autant faire le plus beau des voyages : Christie l'a vécu il y a quelques années en décrochant une bourse de la fondation Zellidja. Pour la toucher, il fallait avoir un projet : alors la jeune femme a choisi d'aller découvrir la gastronomie de la région de Valence, en Espagne. "J'avais seize ans, explique la jeune Rennaise. Le seul voyage que je pouvais m'octroyer à cet âge-là, c'était la Bretagne. Pour moi, il était inconcevable d'aller plus loin que ça, car les finances ne suivaient pas." L'adolescente était donc partie pour huit semaines de rencontres, de visites, mais aussi tout simplement deux mois à apprendre à voyager. "Je savais déjà dans quelles auberges de jeunesse je devais aller, j'avais noté des idées de lieux. Quand j'étais complètement toute seule, ce qui dominait, c'était surtout une excitation, un peu de peur, la peur de mal faire, mais j'y allais naturellement."Christie, bénéficiaire de la fondation Zellidjaà franceinfoChristie a souvent dormi chez l'habitant, on l'invitait aux repas familiaux. Avec ses 900 euros de bourse en poche, elle a respecté le budget, mais a aussi attrapé le virus du voyage.Un voyage au Maroc qui a eu un impact sur sa vieQuelques années plus tard, toujours avec l'aide de la fondation Zellidja, elle repart au Maroc, à la rencontre de femmes qui oeuvrent pour les autres. "Je suis partie huit semaines dans tout le pays, j'ai fait une douzaine de villes à la rencontre de plusieurs femmes qui ont fait des projets", raconte-t-elle. Des rencontres et des expériences très variées : "J'ai fait de l'huile d'argan avec des femmes pas loin du désert et je suis restée une semaine, dix jours. J'ai rencontré des femmes qui avaient créé des entreprises. Toutes sortes de profils et toutes sortes de projets. C'est assez dingue comme expérience !" détaille-t-elle. Et ça ne s'arrête pas là : ce voyage a eu des conséquences sur la suite de sa vie."J'en suis ressortie vraiment grandie. Quand je rentre du Maroc, j'ai 20 ans et très vite, je m'oriente vers des études d'économie solidaire, directement des choses que j'ai expérimentées lors de mon voyage."Christieà franceinfo"Honnêtement, ça a changé ma vie, affirme-t-elle. Ça m'a permis de me frayer un chemin que je suis depuis cinq ans maintenant, pour une vie d'adulte." Aujourd'hui, Christie entame la cinquième et dernière année de son master.