Vincent Calleja, chef d'entreprise : "L’intelligence artificielle m’aide à me poser les bonnes questions sur mon business, c’est bluffant"

Tout l'été, on interroge des salariés, des indépendants, des chefs d'entreprise sur leur rapport aux intelligences artificielles génératives. Comment les utilisent-ils, comment modifient-elles leur pratique professionnelle ? Aujourd'hui, Vincent Calleja, patron de PME.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Savoir utiliser l'IA à bon escient quand on est chef d'entreprise. (VITHUN KHAMSONG / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Vincent Calleja se définit comme un pragmatique du numérique. Si c'est bon pour son business, ça l'intéresse.

Vincent dirige une PME normande

À 40 ans, il dirige TERTU, une PME qui fabrique des glissières de sécurité et qui vend à l'international. Vincent Calleja dit avoir immédiatement perçu le potentiel des intelligences artificielles génératives, même si ses premières expériences sur ChatGPT, il y a un an et demi, n'ont pas été tout de suite concluantes.

"J'étais un petit peu mitigé. ChatGPT pouvait partir très loin, dans des choses délirantes. Je pouvais lui demander par exemple la recette de la soupe aux cailloux, et il me donnait une recette de soupe aux cailloux ! (enfin... à l'époque, parce que maintenant cela ne marche plus). Si je lui demandais comment optimiser mon entreprise, il enfonçait les portes ouvertes. Mais je trouvais déjà cela intéressant. Les réponses étaient construites, j'avais l'impression de discuter avec une vraie personne."

Pour moi, c'est une nouvelle révolution, comme l'arrivée des moteurs de recherche sur Internet au début des années 2000. 

Vincent Calleja, chef d'entreprise

à franceinfo

Un an et demi plus tard, Vincent Calleja recourt à plusieurs services d'IA. Il s'en sert pour générer des lettres officielles, des avenants de contrat et parfois, pour écrire de petits discours : "J'ai réalisé mes vœux aux collaborateurs par intelligence artificielle. Celle-ci m'a sorti un premier jet qui était déjà pas mal. Je l'ai retravaillé trois ou quatre fois, avec mes mots à moi, mes tournures de phrases. Ce qui m'aurait pris deux heures m'a pris vingt minutes."

Son usage des IA génératives ne concerne aujourd'hui qu'une partie minime de son activité. Mais Vincent Calleja envisage d'aller plus loin, notamment en matière de pilotage financier.

Une utilisation maîtrisée

"L'intelligence artificielle va pouvoir me dire, par rapport aux data et aux tableaux que j'ai dans mon ordinateur, pourquoi mon chiffre d’affaires a baissé dans telle région ou sur telle période de l'année. Elle va me dire que tel client a moins commandé que d'habitude, tel produit a moins marché que les années précédentes. Elle est capable de m'orienter sur les questions que je dois me poser pour mon business. Elle m'explique les épiphénomènes. Ça, c'est vraiment bluffant."

L'idée, c'est d'en faire un super assistant !

Vincent Calleja

à franceinfo

Vincent Calleja ne compte pas réduire le nombre d'emplois, dans son entreprise, du fait de l'utilisation des IA génératives. Mais il envisage de changer certaines fiches de poste : "Le chargé de communication, qui rédige du contenu à longueur de temps, sera là pour demander à l'intelligence artificielle de le faire à sa place, pour vérifier ce contenu avant de l’adresser sur les réseaux sociaux et les supports de communication". Si Vincent Calleja fait toujours appel à des agences de communication externes, il se passe en revanche des agences de traducteurs.

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