Rémunération : de plus en plus de salariés concernés par la "part variable"
L’heure n’est pas aux augmentations de salaire
Du moins à la mode " c’est ma tournée, tout le monde passe à la caisse ", lancé par un patron réjouit par la brillante conjoncture. Non, l’époque est de plus en plus à ce que l’on appelle la " part variable".
Traduisez primes sur objectifs et bonus de fin d’année. Individuels, bien sûr. Les bonus, ça vous évoque peut-être Wall Street ou les banquiers de la City. Et c’est vrai que le phénomène est né dans les années 90 chez les traders. Mais depuis, il s’est généralisé à tous les secteurs.
Selon le cabinet Deloitte, qui publie ce matin une étude sur les rémunérations individuelles, la part variable continue d’augmenter de 2% cette année.
Une hausse plutôt sage, mais une progression quand même, malgré la crise
Depuis quelques années, la part variable n’est plus réservée aux cadres dirigeants. Si au moins 90% des " hauts potentiels " touchent une part variable qui peut aller jusqu’à trois ou quatre mois de salaire en plus, désormais, même les cadres " de premier niveau " touchent des primes. Deloitte estime que deux-tiers d’entre eux sont concernés.
La part variable se chiffre alors à 8 ou 10% de leur salaire fixe annuel. Avantage aux grandes entreprises sur les PME : la différence de part variable peut se monter à 30% entre les grandes et les petites. La mode de la prime individuelle a même franchi le seuil du fameux statut cadre.
Les non cadres sont eux aussi de plus en plus souvent intéressés aux résultats. Une catégorie se détache d’ailleurs : les commerciaux de terrain, sur qui les entreprises comptent plus que jamais pour sauver les meubles.
Deuxième phénomène : ces primes et bonus sont de plus en plus rondelets ces dernières années
Même s’ils ont tendance à s’assagir avec la crise. Deloitte estime qu’ils ont dans l’ensemble doublé en dix ans, notamment pour les cadres dirigeants. Reste à savoir quand et comment profiter de cette rallonge de salaire ? C’est évidemment à l’embauche que ça se négocie, avec d’ailleurs plus de marge de manoeuvre dans les petites entreprises. Mais c’est aussi maintenant, disons fin septembre début octobre, qu’il faut en parler avec son supérieur hiérarchique.
Le secret, c’est bien sûr d’apporter toutes les preuves, noir sur blanc, avec tous les chiffres à l’appui. Un argumentaire solide qui se prépare. Vous n’aurez pas trop de deux ou trois semaines pour le peaufiner.
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