Recrutement par simulation : l'embauche sans CV gagne du terrain
De plus en plus de secteurs ont recours à la méthode de recrutement par simulation. Les candidats sont évalués sur des exercices plutôt que sur leur CV.
Pôle emploi a annoncé jeudi 11 avril une très forte hausse des projets de recrutement. 350 000 embauches supplémentaires par rapport à 2018. Or le marché du travail est déjà tendu et les entreprises vont avoir de plus en plus de mal à trouver les bons profils. Pôle emploi veut en profiter pour mettre en avant ses méthodes de recrutement innovantes.
Au premier rang de ces nouvelles façons de recruter, la méthode de recrutement par simulation. Elle n'est pas à proprement parler nouvelle puisqu'elle a été lancée il y a plus de vingt ans. Mais ce qui est nouveau, c'est qu'elle s'étend à de nouveaux secteurs d'activité et que Pôle emploi mise beaucoup sur elle pour fluidifier le marché de l'emploi. Dans certaines régions, il n'y a tout simplement pas assez de candidats qui ont les bons diplômes, la bonne expérience professionnelle pour les postes ouverts. Les tout derniers chiffres, publiés jeudi, indiquent une hausse de 15% des intentions de recrutement sur un an, mais aussi les difficultés de trouver les bons candidats. Il faut donc faire autrement.
Des exercices à réaliser en temps réel
Comment ? En se passant complètement du CV et en mettant des candidats face aux tâches qu'ils auront à faire s'ils sont embauchés. Ce qui est formidable avec cette méthode, c'est qu'on prend des gens de tous horizons. Pour des postes de codeurs informatiques, on peut trouver des candidats qui viennent du bâtiment, du marketing, ou qui reprennenr le boulot après 15 ans d'interruption.
L'entreprise ne voit pas leur CV, à aucun moment. Elle définit avec Pôle emploi des exercices qui résument assez bien ce que les futurs employés auront à faire. Pôle emploi en a mis 400 au point. Pour les codeurs informatiques, c'était déchiffrer des messages codés, réaliser des parcours chiffrés, contruire des figures, synthétiser des documents, faire des calculs... Des compétences, des "habiletés", qu'on aura importées de ses boulots précédents, même s'ils n'étaient pas en rapport avec l'informatique, ou même de sa vie privée. Si on obtient le nombre de points requis, on passe un entretien avec le futur employeur. Là encore, pas de CV. Et puis on peut démarrer une vraie formation pour le poste.
Au départ, c'était surtout l'industrie et la grande distribution qui avaient recours à ces méthodes recrutement, pour des postes qui ne demandaient pas de diplômes, qui utilisaient cette méthode. Mais la pénurie de candidats fait que d'autres secteurs s'intéressent à cette méthode. La logistique, bien sûr, la restauration rapide, l'agro-alimentaire, l'aéronautique, la téléphonie... et même l'administration.
En moyenne un candidat sur deux décroche un poste. Et chaque année, entre 40 000 et 50 000 personnes sont recrutées ainsi. Encore une fois, avec les très bonnes perspectives d'embauches pour 2019 annoncées par Pôle emploi, on ne devrait pas s'arrêter là.
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