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Moins de 5% de femmes dans l'intelligence artificielle

La Journée de la femmes digitale, qui se tient aujourd'hui à la Maison de la radio, met en lumière l'absence des femmes dans certains secteurs du numérique.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le studio 104 à Radio France accueille la Journée de la femme digitale, mercredi 17 avril 2019. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

À la Maison de la radio, mercredi 17 avril, on attend entre trois et cinq mille personnes. Des femmes pour l'essentiel : c'est la Journée de la femme digitale, dont franceinfo est partenaire. Une journée de rencontres pour sensibiliser à un problème : la faible place occupée par les femmes dans le numérique et les dangers qui en découlent..

À peine un tiers des emplois du numérique sont occupés par des femmes. Mais ce chiffre ne suffit pas à refléter le déséquilibre. Dans les fonctions véritablement techniques, comme chez les codeurs, on ne trouve qu'entre 10 et 15% de femmes, selon les sources. Les autres occupent des fonctions support : ressources humaines, adminstration, marketing, communication. Celles qui ont les mains dans les lignes de codes sont très minoritaires. Et ça s'aggrave. En trente ans, la proportion de femmes ingénieures en informatique est passée de 30 à 15%.
Ca ne va pas mieux du côté de la création d'entreprise : 10% des start-up technologiques sont créées par des femmes. Et ça n'est pas fini, il y a pire. Dans l'intelligence artificielle, qui va façonner le monde, les femmes occupent moins de 5% des effectifs.

"Les architectes du monde de demain"

Mais au fond, qu'est-ce que ce déséquilibre peut avoir comme conséquences ? Delphine Rémy-Boutang, la créatrice de cette Journée de la femme digitale : "On est en train d'écrire ce futur avec une main. Masculine. On représente la moitié de l'humanité, on est 52% sur cette planète, on se doit d'être les architectes de ce monde de demain, qui sera meilleur s'il est à égalité entre femmes et hommes".

Le danger, c'est que des biais, des préjugés, du sexisme, ressurgissent, poursuit-elle : "Les robots ressemblent à ceux qui les créent. Un algorithme n'est pas neutre. Il est important que les femmes écrivent ces codes qui vont être des décisions. Un code est un langage qui permet de prendre des décisions. Des décisions de recrutement, de financement, un tas de choses qui nous gouvernent dans notre quotidien", dit Delphine Rémy-BoutangUne raison d'espérer que ça change : ces robots, il faut leur parler, les éduquer, et d'après Delphine Rémy-Boutang, voilà une place pour les femmes : "Aujourd'hui c'est la revanche des littéraires. Il y a des nouveaux métiers qui vont être créés, les plumes pour robots. On parle beaucoup d'intelligence artificielle, mais c'est important de parler d'intelligence émotionnelle".

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