Manque de main d'oeuvre : ces conditions de travail qui freinent les candidats
Si les entreprises se plaignent du manque de main d’œuvre qualifiée, d’autres raisons expliquent ces tensions. Et notamment certaines conditions de travail et à l’employeur lui-même.
Près des trois quarts des entreprises connaissent des difficultés de recrutement, selon les chiffres officiels du ministère du Travail. En tête des secteurs qui ont du mal à embaucher, la métallurgie, l’énergie, les autres industries, les transports, les activités techniques et administratives et la construction.
Mais pourquoi de telles difficultés ? Quand on écoute les entreprises, c’est parce qu’on manque de main d’œuvre qualifiée, mais pas seulement, disent deux études sorties coup sur coup ces derniers jours. Dont l’une issue de France Stratégie, un organisme placé auprès du Premier ministre, et l’autre réalisée par la Dares, l’organisme statistique du ministère du Travail.
Des facteurs qui rebutent les candidats
Premier obstacle à l’embauche : des conditions de travail trop difficiles. C’est surtout valable dans des secteurs connus pour leurs contraintes comme les industries agricoles et alimentaires, l’hôtellerie restauration, les transports, la santé et l’action sociale. 85% des employeurs qui signalent des conditions de travail difficiles rencontrent des difficultés de recrutement. Trois grandes familles de conditions de travail sont de nature à décourager les candidats. C’est d’abord la pénibilité physique des tâches : port de charges lourdes, bruit, travail répétitif, postures pénibles et exposition à des agents chimiques. Ce sont aussi les risques psycho-sociaux, comme devoir travailler dans l’urgence ou avoir des tensions avec le public.
Ce sont enfin les contraintes horaires : heures de travail imprévisibles, travail de nuit, travail le dimanche. Les candidats accordent de plus en plus d’importance à leur équilibre vie privée-vie professionnelle.
Il y a aussi des facteurs qui sont liés à l’employeur lui-même et là France Stratégie lance un pavé dans la mare. L’organisme estime que des facteurs tels que la gestion des ressources humaines, le management, la psychologie du chef d’entreprise et l’image de marque de l’entreprise expliquent, davantage que d’autres critères plus facilement observables, comme la taille de l’entreprise ou sa localisation, les difficultés de recrutement.
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