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Les Restos du Coeur: un secteur qui attire des cadres

Les Restos du Coeur ont relancé leur campagne hier, la trentième. L’économie sociale et solidaire, c’est aussi de l’emploi. Et c’est un secteur qui attire de plus en plus les cadres, selon une nouvelle étude publiée hier.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (Les Restaurants du coeur de Montluçon ©)

Quand on parle des Restos du Coeur, on pense aux bénévoles

Mais la structure créée par Coluche il y a trente ans, c’est aussi une soixantaine de salariés permanents au siège de l'association à Paris et environ 300 partout en France. Sans compter un millier de contrats aidés. Au cours de ces deux dernières années, rien qu'au Restos du coeur, on a embauché une dizaine de personnes, à tout niveau de responsabilité, et notamment des cadres.

Une étude publiée hier par l’Apec souligne justement que les cadres sont de plus en plus attirés par ce secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS). Pour une annonce parue dans cette nébuleuse qui couvre l’action sociale, l’enseignement, certaines banques et compagnies d’assurances et des fondations, pour une annonce d’emploi cadre, on compte deux fois plus de postulants que partout ailleurs.

Qui sont ces candidats qui s'intéressent aux entreprises qui font passer l'intérêt général avant le souci de faire du profit ?

Car c'est quand même ça, qui caractérise cette économie sociale et solidaire - un secteur qui monte et qui occupe quand même 10% des salariés français. Réponse : il y a beaucoup de femmes, mais beaucoup de jeunes aussi. La semaine dernière, 450 jeunes avaient fait le déplacement à Marseille sur le campus d'une grande école pour écouter des entrepreneurs sociaux présenter leur activité. Jacques Dasnoy, le délégué général du Mouves, le mouvement qui organisait cette journée, constate que les jeunes diplômés sont d'année en année plus nombreux dans ce genre d'événements. Ils viennent de l'université, mais aussi des grandes écoles.

Dans les six prochaines années, les entreprises de l'économie sociale et solidaire vont devoir recruter 600.000 personnes

D'abord et surtout pour faire face à un afflux de départs à la retraite. Et aussi, chez les cadres justement, pour professionnaliser ce secteur. Et à part le médico-social qui demande une expérience et des diplômes très spécifiques - pour diriger ou administrer un établissement sanitaire par exemple - l'économie sociale et solidaire a besoin des talents en provenance de tous les horizons.

D'après l'Apec, ces nouveaux candidats qui veulent rejoindre l'encadrement d'entreprises "qui ont du sens" viennent de l'industrie - automobile, aéronautique, pharmacie - et surtout des grands groupes. lls postulent dans la gestion, la finance, l'administration, les ressources humaines, le commercial ou la communication.

Selon problème persistant : l'écart des salaires, surtout à des postes de cadres. Les femmes sont d'ailleurs plus nombreuses dans l'encadrement de l'économie sociale et solidaire. Or la féminisation d'une profession ou d'un secteur est souvent synonyme de salaires moins élevés qu'ailleurs.

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