Ils ont changé de métier en raison du Covid-19 : Thomas a ouvert un food truck
Toute la semaine, nous nous arrêtons sur le parcours de ceux que la crise sanitaire a obligé à changer de métier. Lundi, le parcours de Thomas passé de l'événementiel... aux hot-dogs dans un food truck. Ça marche au-delà de ses espérances.
Thomas a l'habitude des rebonds. Il a été champion de snowboard. Mais là, son agence d'événementiel, à Cluses, en Haute-Savoie, a touché le fond : "Nous, on n'est pas une super grosse agence, mais on faisait 350 000 euros de chiffre par an et là, depuis le premier confinement, on était à zéro." Thomas et son associée Laury, elle aussi championne de ski, réfléchissent à de nouveaux concepts pour survivre, mais ça ne suffit pas : "On a dû se séparer d'une personne. On a commencé à toucher des aides en janvier, mais c'était un peu dur à suivre, une fois on nous disait qu'on avait des aides, une fois qu'on n'en avait pas, du coup on ne touchait rien et ça devenait vraiment difficile." Du coup il faut trouver une idée. Thomas et Laury avaient, pour leur agence, acheté une estafette de 1968, très vintage. Ils décident d'en faire un food truck. Même si ni l'un ni l'autre ne sait faire la cuisine comme le dit Thomas : "Entre faire la cuisine pour quatre personnes et pour cent personnes, ça n'est vraiment pas le même métier !"
Le marché du burger est saturé, ils ont donc l'idée de faire des hot-dogs, mais très français. L'un s'appelle Marianne, un autre Brigitte. Il y a du brie, des petites sauces dont ils ont le secret. Pour se lancer, il faut quand même suivre deux formations, sur l'hygiène et la vente d'alcool. Thomas et Laury ont fait tout ça "tout schuss" : "Ça a été une reconversion précipitée, parce qu'en un mois et demi on devait être opérationnels." Le concept démarre très fort. Il fait rapidement 12 000 euros de chiffres d'affaires. Pourtant, les novices n'ont eu que quelques semaines pour s'y mettre : "On a appris la conservation, on a investi dans des machines sous vide, un grand frigo, une chambre froide, apprendre à faire ses courses dans les supermarchés professionnels, mine de rien, ça n'est pas évident."
La nuit du 31 décembre Thomas et Laury ont cuisiné pour offrir 200 hot-dogs à ceux qui étaient obligés de travailler. Gros coup de projecteur pour le food-truck. Ça marche presque trop bien. Du coup, la question se pose de son avenir, quand la crise sera derrière nous : "On a un peu engendré un monstre. Parce que ça marche hyper bien. Et quand ça va reprendre, on va faire quoi de ce truc là ?" Le projet c'est d'ouvrir cinq food trucks avec une cuisine centrale. Mais d'ici là, Thomas se félicite de son nouveau métier : "Le food-truck, il y a un vrai contact avec la clientèle, tu cuisines et les gens sont hyper sympas. J'imaginais un métier très stressant alors que moi je le vis comme un moment très reposant. Les gens me parlent, ils sont sympas ! Moi ça me fait du bien !"
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