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Emploi : pourquoi les recruteurs sont de moins en moins regardants sur les CV des candidats

Un candidat qui ment sur ses compétences, mais qui se sait se montrer convaincant à toutes ses chances d’être embauché. Crise du recrutement oblige, une étude dit que les recruteurs revoient leurs critères à la baisse.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une recruteuse à l'écoute d'une candidate. (SHANNON FAGAN / THE IMAGE BANK RF)

"On est passé d’un marché de sélection, à un marché de séductioné", c’est ainsi qu’Eric Gras, du moteur de recherche d’emploi Indeed, résume le grand changement dans le monde du recrutement que l’on observe depuis la sortie de la crise sanitaire.

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Ça va loin car selon la toute dernière étude menée par Indeed, 54% des recruteurs admettent qu’un candidat qui ment sur ses compétences réelles mais sait se montrer convaincant aurait toutes les chances d’obtenir le poste à pourvoir. Les recruteurs mettent désormais l’accent sur la volonté et l’audace. 86% d’entre eux reconnaissent être prêts à recruter un candidat qui n’aura certes pas toutes les compétences attendues, mais qui assumera pleinement ses lacunes et qui se montrera volontaire. Il s’agit de dire en entretien, résume Eric Gras, qu’on ne sait certes pas tout faire, mais qu’on a envie, qu’on est motivé, qu’on a les soft skills, les compétences comportementales tant attendues par les recruteurs, et qu’on est prêt à apprendre par la formation interne ou le mentorat.

Des chances aux candidats atypiques

Les recruteurs sont prêts à faire des concessions. Les trois quarts d’entre eux, 75%, disent désormais, pénurie de candidats oblige, être moins exigeants en matière de recrutement. Près d’un tiers d’entre eux sont prêts à faire des concessions sur les années d’études et le type d’école. 23% d’entre eux peuvent faire l’impasse sur les compétences métiers spécifiques et 22% sur les compétences linguistiques. Ce qui donne des chances aux candidats atypiques.

Dès l’annonce, 41% des managers chargés du recrutement signalent leur intention d’inviter les profils atypiques à poster à leurs offres d’emploi. Pour Eric Gras, d’Indeed, ces nouveaux comportements des recruteurs, qui sont résolus à intégrer des profils plus éloignés de l’emploi, sont une bonne nouvelle pour les candidats les plus jeunes et les plus seniors, qui pourraient trouver là un moyen de s’intégrer et qui, en tout cas, ne doivent pas hésiter à candidater.

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